1ère et 2ème consignes : 6
couleurs
Peter
Pan à la plage.
Peter
Pan, le surnom que son grand-père lui a donné dès ses cinq ans.
C’est
vrai qu’il avait toujours aimé se déguiser. Mais Spiderman et ses compères ou
concurrents dans l’imaginaire des enfants ne l’avaient jamais vraiment intéressé.
Peter
Pan, c’était autre chose. Ce surnom lui a très longtemps collé à la peau. Mais
aujourd’hui, il a le vert en horreur. Les gouts changent avec l’âge.
Enfant,
c’était le chapeau de Peter Pan qui lui plaisait et son juste-au-corps. Il
l’avait agrémenté d’une écharpe rouge, sa petite touche personnelle.
Il
avait été au cours de théâtre très jeune, préférant cela aux week-end voués par
nombreux de ses copains au scoutisme. Faire le clown sur scène le ravissait.
Il
avait un autre centre d’intérêt ; la mer l’attirait de plus en plus.
Pourtant,
il habitait dans les terres et le premier bout de plage était à presque deux
heures de route. Autant dire qu’il en rêvait. Jamais de son enfance ne surgit
un souvenir de drapeau rouge ou vert. Aucune baignade ne lui avait été permise.
Heureusement,
ses voyages autour de la planète et ses séjours outre-mer pour son travail lui
ont permis de rattraper son retard.
Il
y était parti en tant que pompier et devint vite responsable d’une des casernes
où il avait été affecté. Six mois là-bas, trois mois de retour ici et surtout
trois mois de vacances où il pouvait s’adonner à ses loisirs favoris.
Depuis
son retour, les sorties de pêche en mer lui manquaient de plus en plus. Il
aurait souhaité ne pas renter mais ses parents vieillissaient et l’avaient supplié
de revenir au bercail avant qu’il ne soit trop tard.
Neuf
années passées là-bas, c’était beaucoup pour les autres mais jamais il ne
s’était jamais lassé du soleil rouge qui éclairait le ciel presque tous les
soirs.
3ème consigne : une photo
Deux
poules sur une route.
Une
route de campagne,
Des
poteaux électriques bien rangés de chaque côté de la route, sagement sans envie
meurtrière d’attirer un véhicule roulant trop vite,
Une
parcelle de vigne laissée à l’abandon, se prélassant sous un soleil printanier,
Deux
poules rousses partant à l’aventure sans aucune notion du danger qui pouvait
surgir d’une seconde à l’autre.
Et
soudain,
Un
coup de tonnerre nous creva les tympans, un éclair zébra le ciel, les poules semblèrent
frappées par la foudre, leurs plumages tout ébouriffés leur donnaient un petit
air de zombie. Elles étaient clouées sur place, bec entre-ouvert.
Les
poteaux électriques se penchèrent et enfilèrent chacun leur tour une grande
chaussette tricotée, se parant ainsi chacun d’une des couleurs de l’arc-en-ciel.
Ils se redressèrent ainsi parés.
L’arc-en-ciel
avait perdu la tête ; il avait oublié sa forme semi-circulaire pour s’élever
en bâtons colorés d’au moins vingt mètres de haut ; ils avaient grandi
après avoir été foudroyés et vêtus.
Juste
au début de la route qui se tordait de douleur, son tablier fondait, la borne kilométrique
32 avait soudainement grandi : elle devint hébergeur d’une colonie
d’écureuils qui s’empressa de construire le nid, devant accueillir les petits,
leur naissance était imminente.
Des
bouquets d’arbre surgirent les sept nains, les vêtements complètement en
lambeaux se demandant si le ciel leur était tombé sur la tête.
Un
nouveau coup de tonnerre éclata.
Tout
redevint comme avant.
Les
poules caquetèrent de nouveau, les nains disparurent.
Seuls
les poteaux gardèrent leur parure d’apparat.
Ecriture gourmande autour des mets préparés à Charade, Grignot'à jeux - place du pré de foire - Saint Maximin la Sainte Baume.
atelier du 12 mars 2016, en suivant les consignes de Jeanne
1 commentaire:
Bravo Danielle, j'ai relu avec plaisir ton texte, un peu comme on replonge dans un livre de contes...
Muriel
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