vendredi 7 octobre 2011

Les vases communicants (2), Octobre 2011, Justine Neubach



Dans le cadre des vases communicants du mois d’Octobre 2011

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

Le texte de Justine Neubach est publié chez moi, ici, plus bas.

Vous pouvez lire Justine Neubach, ici aussi

Emprunté à Pierre Ménard, la définition des vases communicants car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »

L’aventure du mois d’octobre 2011, est ici


Nous avons choisi deux photos dans celles présentées chez Justine.
Justine a écrit, j’ai prolongé ses mots…
Grand merci à elle de me l’avoir permis…

Justine
* * * *
1- Tableau
Fenêtre. Fille encadrée sous vitre.
Autour : architecture allemande, début du siècle, rue vide. Caresse du soleil contre la pierre fraîche. Discours de la méthode d’ébouriffement des plumes entre deux pigeons citadins. Rambarde du balcon. Sale. Brune. Vécue. Rambarde du balcon. On dit “rampe”, quelquefois, ici.

2- Mouvement
Fille s’ouvre,
fenêtre souffre,
bourrasque souffle.
Regarde en bas, la fille, puis joint ses mains à la rambarde. Mariage peau/pierre : ce qu’il y a de plus sensible contre ce qu’il y a de plus dur. Blessure des chairs, sans doute, mais la main ne sait pas trembler. Elle garde la fille accrochée à la rambarde du balcon. Ses phalanges sont blêmes comme un mois de janvier.


3- Contrebas
Derrière le silence de la rue, on devine la chanson des feuilles. Oranges. Au sol. Froissures. C’est l’automne échoué entre les troncs, autour des bancs, sous des feuillages d’or mourant. Et si l’on est la fille d’en haut, si l’on s’ouvre entre les fenêtres, que l’on s’égratigne aux rambardes, je pense que vient une heure où l’on n’entend plus que ces feuilles et où la bouche, sans ordre ni contrôle, reprend leur chant, premier langage, poème d’enfance.





La suite écrite par 32 Octobre ou plutôt le prolongement…

* * * *
1- Tableau


Banc. Échappé d’un jardin anglais.
Derrière : rambarde pour ne pas tomber dans ruisseau en contrebas. architecture française, début de l’autre siècle, personne.
Caresse du soleil automnal sur banc de bois.
Êtres en vie en dehors du cadre.
S’entend seulement la chanson des feuilles qui crissent sous les pas de ceux qui passent sans entendre le crissement des feuilles.


Où est, Gil, le cantonnier ?
Disparu ?


2- Mouvement
Gil est accroché à son balai vert. Il sifflote.
Il va rentrer dans le champ.
Il est derrière l’arbre à gauche.
Il s’arrête.
Il lève la tête vers…


3- Contrehaut (sic !)
La fille d’en haut.
Fenêtre.
Autour : architecture allemande, début du siècle, rue vide.
Faux ! Gil et son balai présents, même hors cadre.
Pierre froide, façade lugubre, sourire de la fille…
Quitte la rambarde de pierre.



Sarah descente, course, vol vers la rambarde de fer.
Caresser maintenant la rambarde de fer.
Mots de Sarah


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