jeudi 1 novembre 2012

Les vases communicants (15), Jérôme FANDOR


Dans le cadre des vases communicants de novembre 2012

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du mois de novembre 2012 est ici ou ici.

J’ai eu le plaisir d’échanger des mots avec Jérôme FANDOR, à découvrir ici.

Où il a été question
d’incipits pouvant devenir des excipits
ou d’excipits devenant des incipits
ou d’excipits se promenant dans un texte.

Trois phrases communes mises en scène différemment.


« C’est vrai, ce n’était qu’un rêve. Mais puisque les arbres respirent, pourquoi ne riraient-ils pas »

« Celui qui reste retourne dans la maison de Grand-mère »

« À nous de la rendre intéressante. »




A nous de la rendre intéressante ^^Grand-mère^^

----- Il FAUT que l'intérêt soit suscité amené accordé attendu reçu tenu et entretenu Jamais maudit ni interdit.

---Valoir, valoir, valoir. Valeur, valeur? Valeurs ! Va leur dire :

L'intérêt c'était la curiosité l'avantage l'originalité C'est désormais le bénéfice ---
--- Ca ne vous convient pas Y'a intérêt à ce que vous dégagiez de suite

£££ Pas de découvert ici. Ouste, du balai. Y'a intérêt à ce que ça rapporte. £££

¤¤¤¤ Partager ? Un intérêt peut-être Mais je garde la partie la plus importante. Que croyez-vous? Les intérêts ne se bousculent pas.
Partez, partez ! Participer? Non participation Et ne restez pas ¤¤¤

Celui qui reste retourne dans la maison de Grand-mère

Grand-mère thésaurisait Terrorisait Terrifiait. Terrorifiante Grand-Mère Fiente Elle se baissait pour ramasser des sous égarés par d'autres Il n'y a qu'à se baisser Baisser pour non cela serait trop facile Il faut végéter nous disent-ils Fructifier hurlent les autres Oui oui oui fruits Fructivores soyons fructivores Fructifions

--- Je me vêts je me vais je m'en vais je ; ; ; mauvais
Les arbres ploient sous les fruits Cèdent les branches ---

Et ils riaient en la voyant passer
Elle jetait un oeil Un seul Mauvais oeil Un regard sans intérêt
Se rendormait
C’est vrai, ce n’était qu’un rêve. mais puisque les arbres respirent, pourquoi ne riraient-ils pas ?

Grand merci à Jérôme Fandor.

Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »

jeudi 4 octobre 2012

Les vases communicants (14), Lirina Bloom - octobre 2012


Dans le cadre des vases communicants d’octobre 2012

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du mois d’octobre 2012 est ici ou ici.

Nous avons beaucoup échangé avec Lirina Bloom.
Nous avons écrit, entrelacé nos messages.
Nous avons été vase ou oiseau.
Nous avons été porteuses de mots au fil des jours.

Nous avons juste un peu dérogé à la règle des vases.
Le même texte sur nos deux blogues mais présenté différemment.

Nous avons construit notre vase entre le 19 septembre et aujourd’hui et vous l’offrons.

avec sa propre mise en page



D'abord, choisir un vase.
En vérité, vouloir vraiment avoir un vase
 en verre.


Le vase serait en cristal de Baccarat. Passer le doigt et écouter son chant. Les notes entendues vous conviennent-elles ? 

Je voudrais un vase vivant et vierge.

Un vase, avide de votre verbe
Vous viendriez visiter les avenues et les venelles vides
Vous y verriez mes vies sans vanité.


Un vase vivant, me dites-vous? Et vierge en plus ! Il devra donc respirer, voir, entendre. Il ne devra pas avoir encore servi. Il devra être gigantesque pour contenir vos nombreux mots.
Je vais revoir en vitesse mes velléités. Savez-vous que je décrivais le vase où vous seriez invitée à transvaser vos vers et vos rêveries ?


N'employer pas de mots savants. Vos velléités? La fin justifie les moyens. Le vase n’est donc pas commun. Chacune le nôtre. Je rêve d’un vase en opaline verte au grand col festonné.




Verte ! Verte me convient évidemment. Verbe savant ou non, dorénavant, je me veux votre dévouée. J'évite les vagabondages et vole vers vous.



Volez donc. Attention, prudence. Ne le cassez pas. J’y tiens énormément. Il a appartenu à une très lointaine ancêtre qui a entretenu une correspondance secrète avec Vagabond, son tendre ami trop lointain.
Voilà qui est ravissant, mais il va être inévitable que les vases évoluent vertement : vendredi, les ouvertures devront être mises à niveau.


Tant que le langage de nos vases communicants restera châtié, les ouvertures trouveront un terrain d’entente. Vert n’est-il pas la couleur de l’espoir ? Donc… mettons-nous d’abord sur la même longueur d’onde…
Vérifions les vases et leurs ouvertures, leur verdeur et notre vouloir, je viens vers vous et vous venez vers mes villages, vers mes hivers


Notre vouloir dites-vous ? J’aimerais beaucoup découvrir vos printemps qui doivent être enchanteurs. Votre village ? Oui où est-il ? Me laisserez-vous conter le mien qui a grandi trop vite en Provence.
Je vis dans des villages virtuels et traverse des hivers où volent les éperviers. Ainsi va la vie. Mais vous me ravirez avec votre Provence.


Villages virtuels ? et vous ? virtuelle aussi ? je ne peux y croire… vous n’êtes pas une machine. Rassurez-moi ! Impossible… Vous connaissez l’épervier mais ce n’est pas pour chasser ?
Si vous voyez voler un vertueux volatile pourvu du vocable v, vendez le moi bien vite et j'éviterai dorénavant le vilain épervier éventreur.



Je vous proposerais de choisir parmi le vautour royal, le verdier, la veuve de paradis, le viréo de Philadelphie ou de Cuba ou de la Jamaïque ou du Yucatan ou des mangroves…
Les volatiles de rêve, volailles sacrées, voyageurs, vont et viennent, se lovent dans les vases puis invitent au dévoilement et au dévergondage. Et merveille! Les voilà qui volent de vase en vase.


De vase en vase, le viréo des mangroves valse. Vacancier va-nu-pieds voulant virevolter et vadrouiller il vague vers un vase vert. Mais victime de vertige il vogue vers le vide et vampirise…
Alors, il bavasse, extravase et envase, transvase et dévaste, vassalise, crevasse et vaseline. Il vasectomise. Puis, il va, invasif et rêvassant, vasouillant et vaseux, évasif écrivassier, qui, vers la vastitude, rêve d'évasion.


Évasion d’un vase vert en vastitude… Il vacille. Veut-il y partir en vacances ce va-nu-pieds violent ?… Vaquera-t-il vantard vaillant, vagabond au vague à l’âme en vieux véhicule ou à vélo ? Va-t-en-guerre végétarien ? 
Cassera-t-il le vase de Soissons ? Conquièrera-t-il la toison ? Passera-t-il un diplôme de communication ? Combattra-t-il les dragons ? Castagnera-t-il les démons ? Installera-t-il un tube en son fond ? Engagera-t-il des conjonctions ? Brodera-t-il des folles coordinations ?


Caftage si du col du vase réponse est donnée à ces questions.
Très cabotin ce viréo et combien coquin.
Cache-col cramoisi en cache-nez, pardon en cache-bec et non en cache-sexe.
Il cafarde
L'oiseau, (là-bas, on l'appelait le viréo des mangroves, ici, on le surnommait le vire vire des mots), avait prélevé quelques lettres ici, pour les emmener là. Le sens lui échappait sans cesse.


Il ne se souvenait plus de l’alphabet et saupoudrait les lettres sans cesse dans le vase en opaline verte. Une obsession pour lui : mettre les lettres dans l’ordre. Il souffrait, soufflait, suait.
L'oiseau dit alors, il ne suffit pas d'être réceptif et ouvert, ni même d'être réceptacle, il faut de plus communiquer, puis savoir comment.


Moi, le vase, je vous approuve l’oiseau.
Communiquons. Envoyez-moi une plume sur laquelle un message vous aurez écrit.
Cela vous convient-il ?
Je vous envoie le mien de ce pas : «  Bonjour mon ami.
De quel peintre, musicien, auteur, cinéaste voulez-vous que nous nous entretenions ?
Mais peut-être avez-vous un secret à me dire ?
Moi, je peux vous parler inlassablement de mes voix, si cela vous sied.
En effet, moi le vase, j’ai plusieurs voix.
Je vous surprends.
Avouez-le !
Oui, j’ai une voix muette, une voix de représentation, une voix mutine parfois…
Je viens tout juste d’en terminer l’inventaire, j’en ai 32. »
Alors, on communiqua. Quasi dans le coma, on compta, on combina, on commua, on compara, on compila et enfin on communia. Ensuite, on compensa, on comprima, et complices, on commerça. Pour poursuivre, on recompta et on accommoda, on ne sait à quelle sauce. On compulsa, on décompta, on fit des compromis. Glaucomes, sarcomes, leucomes et sitcom nous incommodèrent. On se décomposa et on succomba. Plus exactement, on crut succomber, mais on ne succomba pas tout à fait.
On tenta le tout pour le tout.
On reconvoqua des croquemitaines toxicomaniaques, des caméléons mélancoliques, des moyens mnémotechniques, on se fit antimaçonniques, antimonarchiques, clinorhombiques. Laconiquement, on chroniqua, entrechoquant acrobatiquement nos méninges. Pour finir, les vases s'acoquinèrent synchroniquement. Ouf.

Le texte se révéla peu œcuménique, compliqué à souhait, absolument pas canonique et pour tout dire, carrément macaronique.

Mais nous étions catégoriques, des phénomènes pharmacodynamiques, photomécaniques, monochro-matiques, panchromatiques, électromagnétiques, et même chronologiques, monocinétiques ou cinéma-tographiques avaient concouru et contribué à la communication occulte des vases, il faut bien le dire, plus que l'oiseau.



Le texte macaronique était de surcroît très peu écologique.

Lirina Bloom Danielle Masson. . Le 5 octobre 2012.

Grand merci à Lirina Bloom.



Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »



lundi 17 septembre 2012

Une photo, quelques mots (48), 120 photos d'un fou


 

Sur proposition de Leiloona

 

Publié par Leiloona le 11 septembre 2012 

tous les textes ici

Bonjour, c’est moi Camille… sur une photo prise par mon amoureux, Richard.
Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas fait voir une de ses photos. Et là en premier plan, moi… enfin !

Car si j’osais et je vais oser, il photographie, photographie et moi… jamais.
« Je ne peux pas, je t’aime ! » vous parlez d’une excuse.
Il ne veut pas faire de photo trop personnelle, Monsieur. Mais chut ! Juste pour son travail qui pourrait être publié.

Mais là, une commande… plutôt une maquette à faire pour une future grande campagne d’agrément des couloirs du métro de Marseille.
24 heures pour le réaliser… donc en avant ! Pas le temps de partir au hasard, de chercher le bon angle… il lui fallait improviser. Tout d’un coup, il eut une idée.

Le titre s’était imposé : « 120 photos d’un fou » pour faire un clin d’œil au titre du spectacle qu’un de ses amis avait joué « 120 voyages du fou ». Il appela ledit ami, il voulait le mettre en scène dans les entrailles du métro marseillais. Mais un projet à la fondation Vasarely pour les journées du patrimoine 2012 lui mangeait tout son temps. Il déclina son offre.
Pas le temps de beaucoup réfléchir. Il était pressé, il lui fallait un élément commun dans les 120 photos à présenter.
Il me regarda… j’ai craint le pire… et ce fut le pire…
« Je n’ai que toi sous la main ! ». Une moue offusquée de ma part alors qu’enfin il m’appelait au secours. « Tu te rabats sur moi car ton copain est indisponible ». Je minaudais… alors que j’en crevais d’envie.
Cinq minutes pas plus à le faire maronner. Et moi, triomphante.
« Tu n’es pas encore prêt ? ».
Nous partîmes… très vite. Il m’expliqua en très peu de mots sa ligne directrice. Je faillis lui dire que je savais ce qu’il allait me demander. J’avais entendu ses explications à ce copain faux-bond que je ne devrais pas oublier de remercier. Avec son débit encore plus rapide que d’ordinaire, il me résuma ses idées : je devais m’asseoir, me tenir bien droite (j’ajouterais bien raide..), être très attentionnée au livre qu’il avait pris au hasard dans notre bibliothèque. Je devrais lire… Oui, ne pas faire semblant après m’être posée auprès d’un passager dont j’ignorerais royalement la présence.
La journée commencée sur les chapeaux de roue se termina en nous trouvant fatigués, usés mais ravis de ce travail sans filet. Je vous livre la photo qui sera sur l'affiche annonçant l’exposition. Car il ne doute de rien, mon Richard : il m’imagine déjà en 4x 3 dans les couloirs du métro.
Nous croisons les doigts et attendons pour demain le verdict… souhaitez-nous bonne chance. Non, cela nous porterait malheur. Dites-nous juste M…


samedi 15 septembre 2012

Désir d'histoires (20), Edition 73 Malakhi





Des mots, une histoire 73





Une nouvelle récolte de mots !



Tous les textes sont ici

Création d’un personnage, Malakhi

Il en rêvait depuis longtemps : une paire de tennis bleu avec des rayures jaunes.
Il se doutait bien que cela n’existait pas, mais il les imaginait à ses pieds.
Et aussitôt, sa fatigue s’envolerait.
Ce poids immense sur ses épaules ne serait plus qu’un mauvais souvenir.
Il volerait presque.

Désolé, ce début d’histoire ne mènera à rien.
Sans queue, ni tête.
Juste cinq phrases jetées sur un écran qui essaient de dresser le portrait d’un personnage.
Ce personnage aurait pu se construite tout autrement.
Il pourrait être un autre.

Il aurait pu ainsi rêver de verrines remplies des meilleurs mets.
Il serait devenu un restaurateur célèbre, affublé de 3*.
Il serait à la tête de l’ancienne auberge que sa grand-mère aurait créée dans le village, berceau de la famille, niché à flanc de colline.
Il en aurait conservé le nom « La bagatelle de Léa ».
Léa est le prénom de ladite grand-mère, anglaise par son père.

Il se souvenait de sa longue chevelure brune, de sa ligne de guêpe, comme disait grand-père. Ce mot l’étonnait toujours. Grand-mère et Maya l’abeille, tout se mélangeait dans ses souvenirs.
Il se rappelait les longs récits dont il ne se lassait jamais.
Encore, encore, disait-il.
Léa racontait l’exil de son père pour les yeux d’une belle normande venue parfaire son anglais lors de si lointaines vacances scolaires.
Léa lui a raconté, au moins cent fois, l’histoire de la vilaine cicatrice qu’elle avait sur la jambe gauche, souvenir de la morsure de son chien Félix. (Normal, appeler son chien du nom d’un chat, de quoi le faire devenir enragé).

Le personnage de cette histoire, à ce moment précis, voudrait retrouver le médaillon où une mèche de cheveux de cette aïeule est encore enfermée.
Il se souvient du médaillon. Il le revoit.
Ce n’était pas un camée, mais un simple médaillon sur lequel une fleur d’hortensia était gravée.
Il souffrait, une mèche de cheveux bruns y était encore cachée.
(parenthèse rajoutée à la relecture : Lapsus révélateur, l’auteur a écrit « souffrait » au lieu de « s’ouvrait ». Vous en étiez-vous aperçu ? Peut-être pas, votre cerveau aura rectifié de lui-même. L’auteur s’en sort comme il peut.)

Le personnage en question continue d’avancer dans la vie.
Il aurait inventé un nouveau concept : commencer le repas par le dessert. Comment ? Ce n’est pas lui l’initiateur de cette riche idée.
Alors, il reprendra une autre idée : les cuisiniers, commis, plongeurs et autre personnel se déplaceront sur patins à roulettes.
Idée à abandonner au plus vite pour éviter des catastrophes inévitables.
Il ne serait pas à prendre avec des pincettes.

D’ailleurs, tout ce qui concerne sa vie tient du passionnel.
Rien ne l’arrête.

L’auteur a oublié de vous donner son prénom : Malakhi, en français, « Mon ange ».