dimanche 3 juin 2012

Une photo, quelques mots (42), Péniche ? Péniche !


 

Une photo, quelques mots (42)




Une péniche ? Une péniche !

Drôle de moyen de transport que cette péniche.
Pour aller d’un blogue à un autre, encore plus bizarre mais pourquoi pas ?
Et vous, le gentilhomme discret, quels moyens de transport avez-vous utilisé à l’autre bout du monde pour un voyage à la recherche des secrets du Sri-Lanka ?

Le raconterez-vous à votre retour ?

Cela serait passionnant de vous suivre à la trace tout le long de ces jours trop longs. Un coup d’œil sur votre programme jour après jour et de drôles de moyens de transports s’afficheraient.

Le Petit Prince a visité sept planètes et vous combien de moyens de transport avez-vous utilisé ?

La péniche est hors du coup. Une péniche au Sri Lanka, cela aurait été étrange, bizarre mais original.

Du plus riche au plus discret, comment classer les moyens de transport empruntés, m’y aiderez-vous ?
Allez, lancez-vous, racontez-nous …

Avez-vous pris, en désordre, le tuk tuk, la voiture, l’autocar, l’avion, le train et surtout vos pieds…et d’autres peut-être.

Y en a-t-il un septième ?



samedi 2 juin 2012

Les Vases Communicants (9), Changement avec Christine L



Dans le cadre des vases communicants 
du mois de juin 2012

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

ci-dessous le texte qu’a bien voulu me confier Christine L.


Vous pouvez aller la lire ici.

Autour du mot choisi au festival du mot de la Charité sur Loire 2012 par le public, merci de ce texte CHANGEMENT reçu…





De diffuses ondes se pré-lassent et virent, trans-virent et glissent de tige en tige de corps encore.
Chastement l'attente des corps se lucifie et de l'avant à l'après balance la morphose sa métale voix.
Je tiens un doigt de cette grande main qui m'enrobe de gestes ronds et chauds et toupie de toi, je tourne vers l'aval.
Plus d'ombres pour approfondir la carrure des lettres enlacées en mots vagabonds.
Champ des possibles où je cueille par brassées des herbes longues et fluides où le rouge du coquelicot s'évanouit en papillonades.

Avant il y avait la vie rangée comme la lumière dans des cubes de couleurs et de sentiments. Le meuble de ma mémoire, de mon ressenti, a basculé en chiffonnades de souvenirs et pêle-mêle je vois mon passé tendre les bras vers les possibles rompus.
Les membres aussi, foulés, tordus, et leurs sourires brisés de la joyeuse ballade de l'avant s'arrachent des êtres et tout l'amont retombe dans un magma de non-devenance.
Je n'en veux pas de cet amas-là.
Je voulais toi, petite boule de chair et d'eau au creux de mon devenir.
Bel enfant, je hais ce change-ment.


Grand merci à elle.



Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »


lundi 14 mai 2012

Une photo, quelques mots (39), Jérôme, reporter photo


 

Sur proposition de Leiloona, les textes de la semaine, ici

 

08 mai 2012


©Kot² - La galerie de Kot – Happy hour -
Cette photo a été prise le 7 février 2010.

Jérôme, reporter photographe.

Aujourd’hui, je suis de nouveau dans la ville cosmopolite à la recherche de la photo qui me rendra enfin célèbre.
Je vais et viens dans les rues. Je recherche l’insolite, le bizarre, l’extraordinaire, le jamais vu.
Pour la nième fois, je déambule à la nuit tombante dans cette rue que je connais bien. C’est celle du domicile de la grand-mère de Camille, mon amoureuse. Un café côtoie un autre café, un restaurant rivalise avec un autre sur la nouvelle carte du printemps.
Je passe devant une salle de bar. Je n’y prête guère attention puis je retourne sur mes pas, mû par je ne sais quelle intuition.
Quelque chose a attiré mon regard. Un instant fugace, à peine perceptible.
Et soudain, sous mes yeux, la preuve que la photo dont je rêvais existe. Mon œil a saisi l’instant.
Je capte un regard qui m’intrigue. Cette femme m’attend, j’en suis persuadé. Elle veut que je la photographie.
Le cadre est étrange. Au mur, de nombreuses pendules. J’imagine que s’y affichent les heures de New-York, Tokyo, Varsovie, Moscou et que sais-je encore.
Un danger plane, elle regarde dehors, oublie son vis-à-vis dont je ne vois que la main.
Je me fais gourmand de l’instant.
Je veux capter l’expression du visage de celle que je baptise, instantanément, Angela.
                                         
                                                            © 2012 - 32 Octobre

lundi 7 mai 2012

Une photo, quelques mots (38), Souvenirs


1er mai 2012

Sur proposition de Leiloona

 

Une photo, quelques mots (38)


 ©Kot² - La galerie de Kot - Cette photo a été prise le 24 mai 2009.- Villa Arpel Mon oncle Jacques Tati
Tous les textes de la semaine sont ici – Le tourbillon de la vie
Souvenirs.
Un couloir d’immeuble, de maison ? Pourquoi pas un couloir de musée… Bizarre, ce vélo me dit quelque chose. Je l’ai déjà vu mais je ne me souviens plus où. Pourtant, un plafond comme cela, je n’aurais pas dû l’oublier.
Je suis persuadé que ce vélo est à moi.
Et cette photo qui l’a prise ?
A qui pourrais-je demander ? à Grand-père… oui certainement, à Grand-père. Il a une mémoire d’éléphant. Il aime parler du passé avec moi. Je l’appelle Grand-père, plus facile qu’arrière grand-père, vous serez d’accord avec moi. J’aurais dû l’appeler par son prénom. Mais je n’ai jamais pu, malgré toutes ses demandes.
Jamais je ne pourrais l’accuser de mensonge. Il ne m’a jamais rien caché de ma naissance, de ma vie d’avant. Il a toujours été mon confident. Il l’est encore maintenant que je suis devenu grand. Je vais sur mes neuf ans.
Vous vous imaginiez que j'avais combien ? Tant que cela ! Vous aviez tort. Je suis en avance pour mon âge, je vous l’accorde. Mais revenons à nos moutons et à cette photo.
Je suis presque sûr que c’est Grand-père qui m’’a offert ce vélo d’enfant dont on a enlevé les roulettes. En quelle occasion cette photo ? Que de questions quand j’ai retrouvé cette photo dans le tiroir de mon bureau d’écolier. Je ne sais même plus comment elle est arrivée là.
Pédaler, du plus loin que je me souvienne, a toujours été un moyen pour m’évader. Pourtant, j’ai toujours eu ce dont un petit garçon peut rêver.
Mais pédaler, encore pédaler, le seul moyen pour me vider l’esprit. Même quand on a cinq ans, parfois, il faut se vider l’esprit, surtout quand les souvenirs douloureux reviennent devant les yeux.
Quand j’étais enfant, j’étais petit de taille, un peu fragile de santé et aussi et surtout intrépide. Rien ne pouvait m’arriver, je vous l’affirme. J’étais, dans ma tête, indestructible.
Neuf ans et déjà trop mûr.
Tout cela je l’ai expliqué à Hélène, l’amie de Grand-père et surtout la Grand-mère de Clémence, ma maman à moi.
Je suis Milan devenu Alexis et je veux me souvenir de ce vélo. Je suis persuadé qu’il était bleu.

vendredi 4 mai 2012

Les Vases Communicants (8), Mai 2012, Brigitte Célérier


Dans le cadre des VASES COMMUNICANTS
du mois de mai 2012

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

Ci-dessous le texte qu’a bien voulu me confier

Brigitte Célérier…


Courez la découvrir ici ou encore ici.


Supplique


dans le bleu si dur, qu'on le dit azur, le bois lancé en plainte, juste le jeu de la lumière, trop discret, pour apaisement
ô le bois cassant, torturé, la peau très lisse, brun morne un peu verdi, les petites fins claires de ces rameaux, les ombres qui dessinent la forme, qui tournent, et l'éclat des cassures
dépouillement
vers la gloire de la lumière, branches dardant leur survie, humble supplique, la douceur charnue des fleurs
le rose qui s'évanouit, les blancs retroussis, l'abandon à l'air, l’amollissement, juste une évocation des formes, souvenir de l'éclosion, et leur charme actuel, bijoux baroques, décadents
un au revoir
les aimer, car se sentent nues, livrées au regard, en leur faiblesse venue, exhibées, sans leur écrin, leur nid de feuilles, les feuilles drues et larges, brillantes, si vertes
fières encore de leur splendeur, leur royauté si proche, se persuadent vaillamment, le veulent croire, qu'elles sont inchangées
dépouillement, au revoir hésitant
elles sourires brouillés, elles radieuses, encore, elles charmantes, soumises, à la merci d'un souffle, sous la cruelle caresse du soleil
elles beauté qui nous est grâce, dans la tiédeur qui s'endort, dans la lumière, la chanson du jour
dépouillement, au revoir hésitant
la douce nuit vient


Pour découvrir tous les textes du mois, ici ou

Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »


lundi 30 avril 2012

Une photo, quelques mots (37), Le piano


Sur proposition de Leiloona

 

 

17 avril 2012







Dimanche fin d’après-midi, visite surprise de Camille et de son Jérôme, toujours plus amoureux. Cela me rend nostalgique et me renvoie des années en arrière quand mon Grégoire venait me chercher. C’était il y a si longtemps.
Aujourd’hui, Jérôme vient me faire voir son dernier reportage photographique. Son sujet, toujours le même, Romuald, le frère de Camille.
-       Romuald, je ne le reconnais pas. C’est flou et est-ce bien lui, cet homme derrière le piano ?
-       Mais oui, je vous assure. Cette photo, je l’ai faite, hier soir, lors de la fête de la musique, le jour de l’été.
Il était si absorbé par sa musique qu’il ne m’a même pas vu. Il semblait dans un autre monde, tout à fait étranger au monde autour de lui.
J’étais fasciné par la petite fille près de lui. Elle semblait transformée en statue : en pleine admiration devant Romuald dont les doigts semblaient voler sur les touches.
Il jouait, jouait sans arrêt le même morceau, le Boléro de Ravel. Obsédant !



lundi 16 avril 2012

Une photo, quelques mots (36), La maison de Jacob


 

Sur proposition de Leiloona

Pour voir tous les textes, c’est ici

 

10 avril 2012

Une photo, quelques mots (36)


 Cette photo a été prise le 26 décembre 2011 en Haute-Garonne, Midi-Pyrénées, France

La maison de Jacob.

Le temps est tellement triste que je ne sors plus depuis presque deux semaines. Presque un temps de Toussaint en ce début avril.
Un brin de solitude ne fait pas de mal non plus. Il faut bien que ma fidèle Alice prenne quelques congés et aille se ressourcer en compagnie de son Richard en marchant. Quelle idée ! Ils sont peut-être partis vers cette maison dont je viens de retrouver la photo.
Drôle de lumière qui chevauche vers l’infini au-dessus de ce toit qui vient me chatouiller la mémoire. Pourquoi Grégoire a-t-il été la cacher dans le tome 1 du livre de Dina.
Difficile de remettre mes pensées dans les siennes. Pourtant, il ne faisait rien sans raison. Cette maison, je ne sais plus où elle est. Y suis-je même aller ?
Pourquoi ma mémoire me joue-t-elle des tours de plus en plus pendables ?
Qui l’a bâti ? Et toujours ce lancinant où qui me vrille les tympans. Impossible de me souvenir. Pourtant, je suis persuadée d’y avoir séjourné.
Mais tout cela me désole.
Pourtant, elle est présente en moi.
Grégoire a toujours été un rêveur et je me doute que c’est une des maisons qu’il a remise en état. Mais pour nous, pour un de ses clients ou est-ce une maison qu’il aurait aimé investir, remodeler, révéler à elle-même ?
Les souvenirs se mêlent dans ma pauvre tête.
Derrière, il est écrit « Jacob ». Mais pas de date, pas de lieu.
Pourquoi Grégoire étais-tu si secret ?
Qui était ce Jacob, le propriétaire de cette maison, son futur acquéreur ou le nom d’un de tes clients ?
Nom ou prénom, quel Jacob a mérité de voir son nom figurer derrière cette photo ?
Je me suis assoupie. La photo a glissé à terre.
Je la ramasse.
Et là tout me revient.
C’était en fin de l’année 1960. Nous étions partis tous les deux sillonner les routes des Pyrénées dans notre Dauphine rutilante. Tu venais juste de te remettre d’une mauvaise pneumonie. Tu commençais à être reconnu comme architecte. Tu redonnais âme aux vieilles demeures. Tu en avais fait ta spécialité.
Au détour d’un chemin, nous étions tombés en arrêt devant cette demeure majestueuse. Tu avais sorti ton appareil photo. Tu l’avais mitraillée. Tu étais parti dans un grand discours, luiimaginant une nouvelle jeunesse, une nouvelle vie.
Tu rêvais à haute voix quand un homme était venu vers vous.
Je m’appelle Jacob, c’est la maison de ma grand-mère. Vous voulez la visiter ?

samedi 14 avril 2012

Chez Asphodèle, les mots en P (13) - Le temps presse



LES PLUMES DE L’ANNÉE 16 – mots en P



 ne pas oublier d'aller lire les textes de la semaine, ici 


Le temps presse.


Trouvé ce petit mot, ce matin, pointé sur la porte de ma cabane en planches :
«  Plumes de l’année. Mots en P. Parfait pour toi. Au travail. Occupée par la collection de livres poussiéreux de Grand-père. »

Elle en profite. Il est vrai qu’il tombe une pluie drue et que je ne peux mettre le nez dehors sans risquer une pneumonie. Mais un peu cavalière sa manière de me refiler sa tâche hebdomadaire.

Surtout que ce matin, j’avais prévu d’aller au pré faire des photos des premières fleurs ou plantes s’épanouissant.

Je vais donc m’exécuter.

Mais l’inspiration n’est pas au rendez-vous. La collecte de mots est très hétéroclite.
Mais, je vais faire preuve de persévérance et lui rendre copie avant… mais le délai est déjà dépassé.

Je ne vais pas faire preuve de parcimonie.
Dix-huit mots à caser… je me lance le défi d’en mettre au moins trente-deux de ces mots qui commencent par un P. il me faut des aiguillons pour déclencher ma plume (il ne comptera pas deux fois, je ne tricherai pas)
Je vais aller picorer dans le dictionnaire accepté par le règlement quelques mots sortis de derrière les fagots pour me rendre intéressant. Elle me lance un défi, car elle a décidé de se transformer en parfaite femme de ménage.
Rassurez-vous, je ne couvrirais pas trente-deux pages de ma petite écriture, faite de pleins et déliés appliqués.

Déjà, trop de temps perdu.
En bas de sa missive, un PS : « trente-deux minutes, si vous acceptez votre mission ».

Je craque devant ses yeux si pétillants de malice que je vais encore m’exécuter. Il y a pire châtiment que de rester au chaud à manier les mots.
Aller faire du pédalo ne pouvait être au programme aujourd’hui en raison du temps. Je vais faire contre fortune, bon cœur.
Mais, il y a des limites, aller caser le mot putréfaction, nenni. Même en regardant tous les sens possibles, impossible de le glisser. Je vais devoir le laisser au bord de la page. Je m’octroie un joker.

Rester derrière mon bureau va m’éviter d’éternuer à tout va ; les pollens ne faisant aucun cadeau cette saison encore. 
Pardon, je m’égare.

Mais ce matin, je m’étais concocté un emploi du temps aux petits oignons.
Je voulais finir le troisième livre de 1Q84 avec mon chat  ronronnant auprès de moi. Il n’a rien d’un persan, est seulement un chat de gouttière répondant, quand il ne fait pas la sourde oreille, au nom de W, hommage à ma façon à Georges Pérec. Mais c’est vous faire injure que de vous le préciser.
En face moi, un énorme bouquet de pivoines. Elles ne se sont pas échappées du jardin d’Asphodèle, mais juste de la boutique d’une jeune fleuriste, « Mon premier coquelicot ». Rien que pour le nom, je fais le détour pour acheter le bouquet du jour, « petit prix – grand plaisir ».

Il va falloir que je m’active.
Les mots doivent régner sans partage. Je dois lui rendre ma feuille noircie ou bleuie.
J’aimerai me prendre pour Théophile Gautier et avoir inventé ces vers « Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. » Mais non, n’est pas poète qui veut. J’aligne les mots et essaie de les ordonnancer pour votre plaisir, et le mien et le sien aussi, la reine du plumeau.

En plus, moi qui suis du genre très enclin à la procrastination, je me vois obligé d’écrire en un temps imparti et plus que réduit.

Le temps presse.






La récolte des mots en P