Dans le cadre des vases communicants d’octobre 2012
Ne pas écrire
pour, mais écrire chez l’autre...
Nous
avons beaucoup échangé avec Lirina Bloom.
Nous
avons écrit, entrelacé nos messages.
Nous
avons été vase ou oiseau.
Nous
avons été porteuses de mots au fil des jours.
Nous
avons juste un peu dérogé à la règle des vases.
Le
même texte sur nos deux blogues mais présenté différemment.
Nous avons construit notre vase entre le 19 septembre
et aujourd’hui et vous l’offrons.
avec sa propre mise en page
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D'abord, choisir un vase.
En vérité,
vouloir vraiment avoir un vase
en verre. |
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Je
voudrais un vase vivant et vierge.
Un vase, avide de votre verbe Vous viendriez visiter les avenues et les venelles vides Vous y verriez mes vies sans vanité. |
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Un vase vivant, me dites-vous? Et vierge en plus ! Il devra donc
respirer, voir, entendre. Il ne devra pas avoir encore servi. Il devra être
gigantesque pour contenir vos nombreux mots.
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Je vais
revoir en vitesse mes velléités. Savez-vous que je décrivais le vase où vous
seriez invitée à transvaser vos vers et vos rêveries ?
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Verte !
Verte me convient évidemment. Verbe savant ou non, dorénavant, je me veux
votre dévouée. J'évite les vagabondages et vole vers vous.
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Volez donc. Attention, prudence. Ne le cassez pas. J’y tiens énormément.
Il a appartenu à une très lointaine ancêtre qui a entretenu une
correspondance secrète avec Vagabond, son tendre ami trop lointain.
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Voilà qui est ravissant, mais il va être inévitable que les vases
évoluent vertement : vendredi, les ouvertures devront être mises à niveau.
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Tant que
le langage de nos vases communicants restera châtié, les ouvertures
trouveront un terrain d’entente. Vert n’est-il pas la couleur de
l’espoir ? Donc… mettons-nous d’abord sur la même longueur d’onde…
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Vérifions les vases et leurs
ouvertures, leur verdeur et notre vouloir, je viens vers vous et vous venez
vers mes villages, vers mes hivers
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Notre vouloir dites-vous ?
J’aimerais beaucoup découvrir vos printemps qui doivent être enchanteurs.
Votre village ? Oui où est-il ? Me laisserez-vous conter le mien qui a
grandi trop vite en Provence.
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Je vis dans des villages virtuels
et traverse des hivers où volent les éperviers. Ainsi va la vie. Mais vous me
ravirez avec votre Provence.
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Villages
virtuels ? et vous ? virtuelle aussi ? je ne peux y croire… vous n’êtes pas
une machine. Rassurez-moi ! Impossible… Vous connaissez l’épervier mais ce
n’est pas pour chasser ?
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Si vous
voyez voler un vertueux volatile pourvu du vocable v, vendez le moi bien vite
et j'éviterai dorénavant le vilain épervier éventreur.
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Je vous
proposerais de choisir parmi le vautour royal, le verdier, la veuve de
paradis, le viréo de Philadelphie ou de Cuba ou de la Jamaïque ou du Yucatan
ou des mangroves…
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Les volatiles de rêve,
volailles sacrées, voyageurs, vont et viennent, se lovent dans les vases puis
invitent au dévoilement et au dévergondage. Et merveille! Les voilà qui
volent de vase en vase.
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De vase en vase, le viréo des
mangroves valse. Vacancier va-nu-pieds voulant virevolter et vadrouiller il
vague vers un vase vert. Mais victime de vertige il vogue vers le vide et
vampirise…
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Alors, il bavasse, extravase et
envase, transvase et dévaste, vassalise, crevasse et vaseline. Il
vasectomise. Puis, il va, invasif et rêvassant, vasouillant et vaseux, évasif
écrivassier, qui, vers la vastitude, rêve d'évasion.
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Évasion d’un vase vert en
vastitude… Il vacille. Veut-il y partir en vacances ce va-nu-pieds violent ?…
Vaquera-t-il vantard vaillant, vagabond au vague à l’âme en vieux véhicule ou
à vélo ? Va-t-en-guerre végétarien ?
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Cassera-t-il le vase de Soissons ?
Conquièrera-t-il la toison ? Passera-t-il un diplôme de communication ?
Combattra-t-il les dragons ? Castagnera-t-il les démons ? Installera-t-il un
tube en son fond ? Engagera-t-il des conjonctions ? Brodera-t-il des folles
coordinations ?
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Caftage si du col du vase réponse
est donnée à ces questions.
Très cabotin ce viréo et combien
coquin.
Cache-col cramoisi en cache-nez,
pardon en cache-bec et non en cache-sexe.
Il cafarde
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L'oiseau, (là-bas, on l'appelait le viréo des mangroves, ici, on le
surnommait le vire vire des mots), avait prélevé quelques lettres ici, pour
les emmener là. Le sens lui échappait sans cesse.
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Il ne se souvenait plus de l’alphabet et saupoudrait les lettres sans
cesse dans le vase en opaline verte. Une obsession pour lui : mettre les
lettres dans l’ordre. Il souffrait, soufflait, suait.
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L'oiseau dit alors, il ne suffit pas
d'être réceptif et ouvert, ni même d'être réceptacle, il faut de plus
communiquer, puis savoir comment.
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Moi, le vase, je vous approuve l’oiseau.
Communiquons. Envoyez-moi une plume sur laquelle un message vous aurez
écrit.
Cela vous convient-il ?
Je vous envoie le mien de ce pas : « Bonjour mon ami.
De quel peintre, musicien, auteur, cinéaste voulez-vous que nous nous
entretenions ?
Mais peut-être avez-vous un secret à me dire ?
Moi, je peux vous parler inlassablement de mes voix, si cela vous
sied.
En effet, moi le vase, j’ai plusieurs voix.
Je vous surprends.
Avouez-le !
Oui, j’ai une voix muette, une voix de représentation, une voix mutine
parfois…
Je viens tout juste d’en terminer l’inventaire, j’en ai 32. »
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Alors, on
communiqua. Quasi dans le coma, on compta, on combina, on commua, on compara,
on compila et enfin on communia. Ensuite, on compensa, on comprima, et
complices, on commerça. Pour poursuivre, on recompta et on accommoda, on ne
sait à quelle sauce. On compulsa, on décompta, on fit des compromis.
Glaucomes, sarcomes, leucomes et sitcom nous incommodèrent. On se décomposa
et on succomba. Plus exactement, on crut succomber, mais on ne succomba pas
tout à fait.
On tenta le tout
pour le tout.
On reconvoqua des
croquemitaines toxicomaniaques, des caméléons mélancoliques, des moyens
mnémotechniques, on se fit antimaçonniques, antimonarchiques,
clinorhombiques. Laconiquement, on chroniqua, entrechoquant acrobatiquement
nos méninges. Pour finir, les vases s'acoquinèrent synchroniquement. Ouf.
Le texte se
révéla peu œcuménique, compliqué à souhait, absolument pas canonique et pour
tout dire, carrément macaronique.
Mais nous étions
catégoriques, des phénomènes pharmacodynamiques, photomécaniques, monochro-matiques,
panchromatiques, électromagnétiques, et même chronologiques, monocinétiques
ou cinéma-tographiques avaient concouru et contribué à la communication
occulte des vases, il faut bien le dire, plus que l'oiseau.
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Le texte macaronique était de surcroît très peu
écologique.
Lirina Bloom Danielle Masson. . Le 5
octobre 2012.
Grand merci à Lirina Bloom.
Et que sont les VASES
COMMUNICANTS ?
« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases
communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre
de vases communicants) :
Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à
chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation
horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire
chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre
les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire.
Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes
le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases
communicants, que chacun
puisse relayer les autres... »
1 commentaire:
Que la semaine se déroule avec douceur et inspiration littéraire, amitiés, Pascal.
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