vendredi 30 septembre 2011

Les Impromptus littéraires (4), Regrets d'îles



Ma participation aux Impromptus littéraires


Quelques semaines à prolonger l'été en rêvant à la mer, au sable... Nous sommes prêts à basculer dans l'automne. Racontez-nous, en prose ou en vers, ce que la saison évoque pour vous, mais attention, votre texte devra impérativement comprendre les cinq mots suivants (pouvant être utilisés sous toutes leurs formes, donc conjugués ou accordés):
Ciel, sanglot, miroir, froisser et or.

Les instructions générales de participation sont accessibles ici.

Les textes sont ici




Regrets d’îles

Le ciel était trop brumeux en ce dernier jour avant le solstice d’automne. Cerise avait le moral en berne ce matin-là. La rentrée était déjà là.

Cerise en avait tant rêvé de ce voyage au Cap Vert, qu’elle retournait sans arrêt voir les photos des trois îles. Ngor, Madeleine et Gorée, trois noms qui lui feraient presque venir des sanglots dans la voix quand elle les évoquait avec Olivier... elle en rêvait tant.


Cela leur aurait fait du bien à Olivier et à elle-même de prolonger l’été qui avait été très occupé par son travail sur les commandes de miniature de panoplies de croisés. Dans le miroir qui prenait tout un pan de mur de son atelier, elle les voyait, bien alignées sur des étagères un peu de guingois.
Les touches d’or qu’elle avait déposées sur certaines y faisaient comme des étoiles…

L’automne allait arriver. Ce fichu toit qu’il fallait faire réparer pour éviter aux pluies automnales de plus abîmer la maison avait eu raison de ses envies et besoins de voyages et de vacances.
Elle en était toute chiffonnée et froissée.

Les précédents textes concernant Cerise et Olivier peuvent être lus ici.


Désir d'histoires (10), passion or not passion



Sur une idée d’Olivia,





Des mots, une histoire 41
Une nouvelle récolte de mots ! Cliquez ici pour les explications…

Les autres textes à découvrir ici







Maintenant que Monsieur Non[i] est retraité, il va pouvoir assouvir ses passions. Il a envie de tant de nouvelles découvertes. Assouvir enfin sa passion autour des astres, s’acheter un énorme télescope et surtout réaliser son vœu le plus cher, devenir parachutiste le temps d’un saut ou de plusieurs si son cœur résiste et son porte-monnaie.

Vaincre son appréhension et voler…
S’il veut réaliser ce souhait de s’envoler un jour, peut-être devra-t-il emporter avec lui, un flacon de rhum pour se donner du courage.
Son humeur sera plus joyeuse et disparaîtra, par exemple, l’appréhension d’éternuer juste au moment de se jeter dans le vide ou de voir le sol tout flou, se rapprocher de plus en plus ou encore d’atterrir dans un champ de maïs au lieu de l’endroit prévu ou même de subir un traumatisme à l’atterrissage.

Parfois, ses élèves de maternelle, dans son dos, l’appelait, en riant, Dumbo, l’éléphant volant. C’est vrai qu’il avait quelques kilos en trop mais dans les airs, il deviendrait léger, léger…

Léger comme cette breloque accrochée à sa montre. Il y tenait à cette pacotille. C’était un adorable Oui-oui en métal doré que Léa[ii], sa petite-fille lui avait offert à son dernier anniversaire. Cela avait plus de prix que n’importe quelle fragrance d’un grand parfumeur aux effluves boisées et printanières incitant à tomber amoureux.

Un temps, il repensa à ce moment privilégié où il l’avait étreint très fort.

Son prénom avait été écrit à l’encre violette pâle sur le paquet cadeau qu’elle lui avait remis.
Il avait gardé précieusement le papier l’enveloppant.
Elle l’avait crée elle-même : une grande feuille de papier blanc sur laquelle elle avait dessiné carottes, radis, navets, haricots verts et un immense arrosoir, le tout symbolisant pour elle le fameux potager du jardin de l’Anagramme que son oncle Corentin[iii] entretenait avec amour malgré les expéditions du fameux bouquin Trèfle qui y piquait sa pitance et picorait avec entrain.
Il y avait même des abeilles, une ruche et un pot de miel esquissés dans un coin du papier.
Il avait ri à ce mot écrit tout en bas avec la date, comme une signature : Java.
En riant, Léa lui avait expliqué que c’était son nom d’artiste.

Désolée, ce texte n’a pas respecté la consigne de n’utiliser que 41 mots.
Impossible pour moi, car caser 22 mots, pardon 23 (suite à la remarque judicieuse d'Asphodèle... je ne sais même plus compter) dans un texte avec queue et tête.
N’est pas oulipien qui veut !





Liste des mots

Les mots imposés pour l’édition 41 de Des mots, une histoire sont : parachutiste – flacon – humeur – éléphant – breloque – temps – encre – saut – champ – potager – miel – éternuer – traumatisme – fragrance – flou – 41 mots – piquer – amoureux – effluves – rire – étreindre – astre – java




[i] Dont vous pouvez lire une de ses précédentes aventures ici, chez http://www.oliviabillington.com/ en date du 17 juin 2011, en commentaires. C’était du temps où…
[ii] Dont vous pouvez lire une de ses précédentes aventures ici, chez http://www.oliviabillington.com/ en date du 1 juillet 2011, en commentaires…
[iii] Dont vous pouvez lire une de ses précédentes aventures ici, chez Asphodèle et ses Plumes de l’été (lettre B) 

lundi 26 septembre 2011

Une photo, quelques mots (9), 3.33


 

20 septembre 2011

Une photo, quelques mots (9)

A vos plumes ! ;)

20 août 2009 - Guitar Player and a Hat - ©Kot


Pour lire les textes de cette semaine, c'est par ici. 



Je suis assis au milieu de cette place.

Il y a une heure, ils passaient sans me voir, sans m’écouter.
Ils couraient vers leur train, leur métro, leur bus.
Ils ne m’ont rien donné et ont pris mes mots et mes notes.
Certains même me heurtaient et criaient après moi.
Certains faisaient juste un détour pour m’éviter.

Je suis assis au milieu de cette place.

Il est 20 heures passées, c’est le premier jour de l’automne.
Personne ne me voit. Je n’existe pas pour eux.
Plus personne ne passe, ils sont tous rentrés chez eux.
Je commence à avoir froid et faim.
Mes doigts s’engourdissent. Mes pieds sont glacés.

Je suis assis au milieu de cette place.

Mon dos est calé contre mon sac empli de mes derniers trésors.
Mon chapeau est trop grand.
Ma guitare est mon bien le plus précieux.
Je n’ai plus un sou pour manger.
Écoutez ma dernière composition.


Je suis assis au milieu de cette place.
Cette nuit est ma dernière nuit.
Écouter la complainte de l’homme sans avenir.
La nuit est froide et me glace les sangs.
Je suis assis au milieu de cette place.


Lors du passage du service de nettoyage de la place ce matin à 3.33, un homme, les doigts crispés sur le manche de sa guitare a été trouvé sans vie. 
D’après les services de la police, sa mort serait naturelle. L’homme au chapeau noir nous a quittés.



dimanche 25 septembre 2011

Rdv avec un mot (10), Limite





 les autres textes, ici


Lundi 26 septembre 2011 : limite


Seule sur le Just do It !


Plutôt devant
Une feuille de papier et un crayon de bois,
Un cahier à petits carreaux et un stylo qui glisse,
Un clavier, un écran et une souris
Et à chaque fois une main au minimum

Trois façons au moins pour oser rester

Face au Just do It !


Chaque nouvelle consigne, chaque nouvel inducteur, chaque nouvelle photographie
Chaque nouvelle proposition


C’est un temps concret
Un moment bien identifié avec un chemin à prendre, une route à parcourir
Un lieu où il faut aller, où il faut oser et ne pas craindre.
Le plaisir gommera l’appréhension.
Le ventre noué laissera échapper des mots, mes mots sur le cahier à petits carreaux.

Seule face au Just do It !
Parce que les pages s’entassent,
Parce que les mots se bousculent
Parce que les phrases veulent des suites ou des sujets
Parce que les autres doivent les lire
Parce que l’auteur caché doit oser pousser la porte.


J’ai le vertige
de la page blanche non la peur du mauvais choix du mot écrit,
du regard de ‘l'autre non la peur du sourire de circonstance,
de la voix qui se noue quand elle doit offrir les mots que la main a écrits,
la tête tourne, les mots jouent la sarabande, ils s’affolent,
la main tremble, les mots se font désirés.


Ça m’attire
Mais ça m’angoisse comme rouler sur le pont de Cheviré quand le vent se lève.
Ça m’attire mais ça me titille.
Ça m’attire mais ça m’agite les sens dans tous les sens.
Ça m’attire mais ça m’effraye d’oser parfois offrir mes mots.
Ça m’attire mais ça me fait peur mais c’est si bon quand même.


S’enfoncer là-dedans j’aime cela
Oui avec volupté et douceur
pour te faire découvrir mes mots,
pour espérer un autre regard,
pour crier par écrit mon amour,
pour prouver que j’existe,
pour dire enfin.


Jaccepte de repousser
mes limites le plus loin possible.



Texte écrit en s’appuyant sur le livre « Corniche Kennedy »
de Maylis de Kerargal


L'atelier du dimanche (8), Derrière la porte rose du 5ème



Dimanche 25 septembre 2011,


les différents textes ici


Derrière la porte


Voici une photo prise dans une rue à Edinburgh (Edimbourg, pour les Froggies…).




La porte rose du 5ème


Toutes ces marches, je n’en peux plus.
Et en plus voir ce que je vois jour après jour, il faut que je me trouve un autre logement.

Quand je suis arrivé ici, tout était impeccable et vous vous rendez compte comment cela est devenu. Et c’était il y a à peine un an.
Je débarquais de ma Bretagne natale, je venais perfectionner mon anglais et compléter mes connaissances en informatique. Ne me dites pas que ce n’était pas l’endroit idéal, l’Écosse mais c’était mon choix. Il avait fallu me battre presque pour obtenir une place dans l’université de la ville. Elle était pionnière dans l’informatique et je voulais y décrocher un diplôme qui m’ouvrirait les portes des plus grandes entreprises. Le temps me rappellerait celui de ma Bretagne, le brouillard en plus. Le festival de théâtre du mois d’août m’a fait choisir cette ville pour mes études.

Mais je vais vous conter ma montée à ce qui aurait dû être mon petit paradis.

Commençons par le 1er palier.
32 marches pour l’atteindre. Une chance, à peu près toutes de la même hauteur.
Là, rien à dire. Parfois, des odeurs de cuisine indienne s’échappent de la par la ventilation du haut de la porte. Palier toujours propre. 10/10 à ces voisins inconnus que je n'ai jamais croisés. Mais il est vrai que je pars à la nuit et reviens à la nuit, quelque soit le jour. Je ne suis pas venu là pour m’amuser.
Accompagnez-moi dans la suite de mon ascension.

2ème étage avec la présence d’une plante fleurie dans une immense jardinière. La senteur d’un jasmin me chatouille les narines quand je passe sur le palier. Très agréable, je ne vais pas m’en plaindre. Tout est bien ici. 10/10… non que 9/10 car ce balai vient gâcher le paysage de ce palier.

3ème étage. Là j’en suis à 100 marches. Je vous assure que je ne me suis pas trompé. J’ai compté et recompté. D’ailleurs je compte toujours les marches quand je rentre chez moi, jamais en redescendant, je suis trop pressé.  Il ne devrait y en avoir que 96 mais allez savoir pourquoi, certaines marches sont plus petites que d’autres. 2 pour 1… Porte jumelle de la précédente mais en un bleu plus pâle et toujours cette plante en train de mourir. Envie de l’arroser à chaque fois que je passe. Mais cela ne me regarde pas… mais fait dégringoler la note de ce palier. 6/10

Et là le pompon pour ce 4ème palier. Toujours au moins trois sacs poubelles sur le palier. Toujours les mêmes ? je ne sais pas mais cela sent vraiment mauvais quand on passe. Et les odeurs montent et s’insinuent chez moi, l’étage du dessus. Le plafond est tout décrépi, ces drapeaux échappés d’une foire foraine ou d’un bâteau claquent quand le vent s’engouffre dans la ruelle. Je les entends, même ma porte fermée

Et enfin “my home”, “my sweet home”.
Derrière cette porte d’un rose tout à fait anglais même en Écosse, mon palais n’est pas très grand.
Une entrée avec les WC à gauche, la salle d’eau à droite et une grande pièce où se côtoient chambre, bureau et  cuisine.
Ne vous moquez pas de ce qui semble être un énorme sac poubelle sur mon palier.
En regardant de plus près, vous vous apercevrez que c’est mon vélo pliable que j’ai ainsi emmailloté pour le protéger de la pluie. Je l’ai déposé tel quel en arrivant et ne l’ai pas encore utilisé. Un brin de fainéantise… Vous me suggérez de le rentrer, il n’y a pas de place. Ici, pas de voleur ! vu le mal que j’ai eu à le monter, je ne me sens pas de le descendre et de le remonter à chacune de mes sorties. J’y ai renoncé.
Et ce rouleau de câble, impossible de l’enlever. C’est en réalité le câble qui alimente en télévision tous les appartements. Quand je suis arrivé, le propriétaire m’a assuré que le nécessaire serait fait dans la semaine. J’ai appris depuis que cela faisait déjà cinq ans que cela durait. J’aurais dû m’en douter vu son état.
Je vous quitte, une conversation avec mon amie restée en Bretagne m’appelle.









Le "J'aime / J'aime pas " de la semaine (7), dimanche 25 septembre 2011






Cette semaine, j’ai aimé :
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Le dimanche d’avant celui-là, prolonger le temps d’écriture à la Cadière d’Aigues et donner vie à Mathias, l’allumeur de réverbères …

©    
ce mardi, où j’ai découvert le cagibi, un lieu mis à disposition par la politique de la ville…pour poser, ranger, faire vivre les livres pour les enfants du dispositif "Lire et faire lire". Une fois les crottes de souris balayées, les araignées repoussées, tout prend place… il va y avoir du travail.

©    
ce mercredi, récupérer 60 livres ou albums pour les enfants dont ceux découverts grâce au blogue de Laure. Ca y est j’en ai 4 illustrés par elle. Plus qu’à les lire… cela va faire désordre dans ma liste « que lisez-vous ? »… j’en souris d’avance.

©    
ce jeudi, que la médiathèque de Saint Maximin la Sainte Baume ouvre, enfin, ses portes. Plus qu’à aller prendre ma carte…

©    
ce vendredi, lire à huit petits et à leurs assistantes maternelles de Nans les Pins. Un vrai moment hors du temps… leurs yeux, leurs mimiques, leur attention… l’impression de servir à quelque chose…

©    
ce samedi, retourner à la maison d’Yvon à Althen des Paluds, retrouver Roselyne et son Partage d’horizons… et écrire le long de la Sorgue en découvrant les plantes comestibles grâce à Anne-Marie, Cueillette et cuisine de plantes  sauvages   Association Hortulanus Sacer de Cavaillon et Cueillette, Cuisine et Compagnie de Frigolet. Un autre moment ailleurs… des « poèmes » sur, autour, pour la nature par les douze écrivant(e)s...
la nouvelle victoire du PSG



Cette semaine, je n’ai pas aimé :
M    
toute la semaine, ne pas avoir le temps d’écrire et de lire autant que je voudrais… Il va falloir s’organiser mieux…

M    
le dimanche dernier, ne pas être assez tentative à la lecture qui a été donnée au château de la Tour d’Aigues. Peut-être trop encore dans ma propre écriture… mais qu'en même… mais rassurée il n’y a pas eu que moi qui….n’aie pas trop aimé

M    
ce mardi, imaginer qu’une souris est peut-être encore présente dans le cagibi et va dévorer les livres…

M    
ce samedi, avoir mis presque 3 heures pour aller chez Yvon à cause d’accidents sur l’autoroute et l’imprévoyance de la société des autoroutes qui nous a laissés y entrer…



vendredi 23 septembre 2011

Désir d'histoires (9), toit ou vacances, vacances ou toit



Sur une idée d’Olivia,

Des mots, une histoire 40

Une nouvelle récolte de mots ! Cliquez ici pour les explications…

Les autres textes à découvrir ici


Et ci-dessous ma 17ème participation à cet exercice fort attrayant
(pas encore à 32….)

Un nouvel épisode des aventures de Cerise et Olivier[i] dans
La regularité des élephants[ii]

Toit ou vacances, vacances ou toit…






Olivier décide de donner carte blanche à Cerise pour l’organisation de leurs prochaines vacances. Il a envie d’être surpris. Il ne veut rien savoir, il va la laisser faire. Il a une confiance infime dans sa belle amie, sa tendre amie.

Cerise a des envies qui lui reviennent de façon cyclique : en ce moment, sa passion, tout ce qui touche au Moyen Âge. Sa dernière lubie, une étude des panoplies médiévales et plus particulièrement celles des croisés originaires de chez eux, dans cet Ouest de la France qui leur manque tant. Elle les reproduit en de jolies miniatures qu’elle ambitionne de vendre pour améliorer leur quotidien.

Elle s’est lancée dans cette aventure d’une façon semblable à sa recherche consciencieuse des œufs en chocolat le jour de Pâques. Elle se souvient qu’elle éclatait en sanglots quand, en courant, elle avait provoqué la destruction de ces miniœufs si délicieux, tout au sucre, cachés ici ou là dans le grand jardin de ses grands-parents. Se souvenir de son enfance lui procure toujours des frissons.

D’ailleurs, sa passion vient de ce temps où son grand-père lui racontait des histoires sur les croisades. Il lui narrait la prise de Jérusalem, le siège d’Antioche, le supplice des Turcs à Saint-Jean-D’acre. Parfois, cela provoquait l’obturation de ses oreilles tellement elle n’aimait pas cette violence décrite. Quand son grand-père voyait ses petites mains approcher de ses oreilles, il changeait de sujet et lui parlait de son héros, Saint Louis pour revoir son sourire s’illuminer.

Tous ces moments privilégiés ont donné naissance à sa passion pour l’histoire, l’histoire avec un grand H. Elle se rappelle qu’après ces leçons, il y avait toujours le réconfort : déguster les tartelettes aux fruits de saison confectionnées par sa grand-mère.
Elle se retrouve sur son petit nuage en pensant à ces moments délicieux : les tartelettes aux cerises, aux abricots, aux noix… elle en salive encore et se promet d’en faire à Olivier, très bientôt.
À la fortune du pot, elle lui fera découvrir ce petit bonheur de son enfance qui lui revient à la bouche avec tant de plaisir.

Si un jour, Olivier lui passe l’anneau nuptial, elle fera faire une pièce montée très particulière : une montagne de choux à la crème vanille, praliné, chocolat dont les flancs seront parcourus de rubans en sucre d’orge.

Mais elle doit cesser de rêver et préparer leurs prochaines vacances. Elle doit se montrer digne de cette mission de confiance.

Ce matin-là, elle se laisse bercer par la musique capverdienne de Cesare Evora. Et s’ils partaient découvrir ce pays si bien chanté par la diva aux pieds nus. Elle s’interrogea et se demanda si des iguanes avaient élu domicile au Cap-Vert.

Mais d’abord, commencer par faire les comptes. Car il allait falloir jouer serré et choisir entre les travaux pour améliorer leur maison et des vacances de rêve.

Témoin cette fuite au toit qu’il allait falloir réparer au plus tôt. Dix bassines à vider dans le grenier à chaque grosse pluie, une immense bâche déployée sur le toit ou la découverte pendant huit jours des trois îles du Cap Vert via Lisbonne.

Le choix est cornélien. Ils ont tant besoin de vacances tous les deux. Cerise se prend à penser qu’elle va devoir se montrer vraiment canaille si elle veut que le choix des vacances l’emporte.

Car d’une façon ou d‘une autre, il va leur falloir casser leur tirelire et, en tant que lecteur, j’ai bien peur que la raison doive l’emporter sur le plaisir.

Cerise se leva à l’aurore, étudia de plus près les devis de toiture et les propositions de voyages. Aie aie !!!

Et soudain, elle se rappela qu’elle devait aller faire sa récolte de pastel des teinturiers, nom savant de l’ Isatis tinctoria L., de la sous-famille des Brassicoideae pour préparer ce bleu nécessaire à la peinture d’une des armoiries qu’elle avait en commande.






Liste des mots


Les mots imposés pour l’édition 40 de Des mots, une histoire sont : carte – cyclique – panoplie – oeuf – destruction – frissons – obturation – naissance – tartelette – nuage – fortune – orsec (facultatif) – nuptial – ruban – musique – travaux – témoin – canaille – tirelire – aurore – isatis – iguane





La régularité des éléphants – Cerise Olivier
Photo crédit ©Thomas Hawk