vendredi 5 avril 2013

Les vases communicants (20), Laure Morali


Dans le cadre des vases communicants d’avril 2013

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du 1er vendredi du mois d’avril 2013 est ici ou ici.

J’ai le plaisir d’accueillir Laure Morali
Prenez le temps de découvrir « Les portes »

Merci également à Brigitte Célérier dont il faut saluer la somme de travail tout au long du mois pour rassembler tous les liens et allez lire ses impressions de lecture… un petit bijou chaque mois.

Mais place aux mots de Laure Morali parce que le 18 mars, nous avons ouvert chacune le livre le plus proche de nous et en plus à la page 18.
Je lui ai offert cette phrase pour laisser libre cours à ses mots


 « Pour atteindre des médicaments haut placés, le pharmacien gravit par jour 50 fois 1.50 mètres sur son échelle. »
Jean-Louis Fournier, Arithmétique appliquée et impertinente, page 18.


L’échelle de bois vert grinçait contre le cagibi. Les boîtes faisaient une jolie musique de pilules bleues derrière leur surface cartonnée aux étiquettes remplies de lettres étranges. Certaines portaient le nom de ceux qui viendraient les chercher avec leurs maladies et leur odeur de médicaments dans les cheveux collés à leur peau mince veinée violette comme celles de leurs mains maigres. Les gens feraient tinter la sonnette en rentrant avec le vent qui siffle et je resterais sous l’échelle à attendre que ma mère descende de trois barreaux pour me tendre, d’un bras souple, la boîte pour la dame. J’enlèverais l’étiquette avec dessus un nom qui finirait par un X et la collerais sur l’ordonnance brune dans les grilles faites pour ça. Elle dirait merci, bon appétit, y’en a marre de c’temps et à la semaine prochaine.
Ma mère avait de beaux mollets galbés. Cinquante fois par jour, elle gravissait un mètre cinquante et se contorsionnait pour atteindre la plus haute étagère vissée à gauche de la porte contre laquelle était posée l’échelle. Sur la porte du cagibi où étaient rangés les médicaments dangereux, ceux dont le nom commence par un Z, un serpent vert s’enroulait autour d’une coupe. Je pensais que cette pièce cachait un reptile détenant toutes les connaissances du monde, un serpent guérisseur dont le venin soignait. Je pensais que ma mère le charmait en dansant le long de l’échelle.

Grand merci à Laure Morali.

Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants

4 commentaires:

patriarch a dit…

A la pharmacie où nous allons, il y a une petite pharmacienne, qui est obligée de demander aux grands ou grandes d'aller sur les tiroirs en hauteur...

Bonne journée Amicalement

Wanatoctoumi a dit…

Comme indiqué chez Laure : belle inspiration à partir d'une phrase inattendue...
-W-

Djemaa a dit…

Bonne soirée, j'espère que tout va bien pour vous. Au plaisir de se recroiser sur mon blog ou le vôtre ! Pascal.

Djemaa a dit…

Bon 1er mai ! Reposez-vous ! Pascal.