jeudi 3 octobre 2013

Les vases communicants - octobre 2013 (24) : Amélie Charcosset

Dans le cadre des vases communicants d’octobre 2013

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du 1er vendredi du mois d’octobre 2013 est ici ou ici.

J’ai eu le plaisir d’accueillir Amélie Charcosset.
Prenez le temps de la découvrir ici, ou , ou encore ici.

Merci également à Brigitte Célérier dont il faut saluer la somme de travail tout au long du mois pour rassembler tous les liens et allez lire ses impressions de lecture… un petit bijou chaque mois.

Mais place aux mots d’Amélie sur une photo du

Port de Saint Tropez - 21 janvier 2013 – Photo prise par 32 octobre


Et avec 32 mots à voler dans son Abécédaire de l’exil/du dépaysement.





[Le chant des errants]

C’est le port c’est le fou c’est mon tort c’est ton cou
C’est la mort c’est le tout c’est nos corps on s’en fout
C’est ce qui bout alors quand soudain tout à coup
On s’exaspère encore gâchant ce qui se joue

C’est la guerre qu’on tente, et la porte fermée
Terre ferme inventée, et nos amours en pente
Loin l’espérance lente, et la valse qui chante
Des vies qu’on a ratées, nos chagrins désuets

Les défis qui défilent, brouhaha chahuté
Partir pourquoi pleurer, rire de rage épais
Doigts croisés immobiles, chercher le changement
Nous aurons nos étés, nous aurons cent printemps.

Beauté des imminents, et naître de nouveau
C’est le port c’est tout nous, les reflets de nos peaux
Les aspects du passé, ceux qui fichent le camp
Les camps laissés figés et le chant des errants

Comprendre sans chercher, construire sans cacher
Laisser l’excitation à ceux qui la voudraient
C’est le bain c’est les flots c’est le un le zéro
Laisser l’inhibition à ceux qui craignent l’eau.

Quand le manque est trop loin et les sens bien trop là
Quand le souvenir frêle vibre sous mes paupières
Et quand la vie s’emmure et vient creuser nos pas
Quand la crainte est à cran Quand donc serai-je entière ?

Et les graines qu’on sème et les routes qu’on prend
Les révoltes qu’on mène, les valises qu’on tend
Les territoires qui bougent et les sables mouvants
Les questions que l’on ose, et l’espoir qui se pend

Horizons d’habitudes, à compter jusqu’à mille
Le port en interlude, le départ se faufile
J’ai grandi dans des choix, des pourquoi des comment
Ou quitter le bateau, ou rester en courant.

Grand merci à Amélie Charcosset.

Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 


Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants

1 commentaire:

nata a dit…

Oh quelle claque ce texte.