Dans le cadre des vases communicants de janvier 2014, mon
27 ème échange de mots
Ne pas écrire
pour, mais écrire chez l’autre...
L’aventure
du 1er vendredi du mois de janvier est racontée ici.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Marilyn
Gillaizeau.
Mais place aux mots de Marilyn à
qui j’avais envoyé trois de mes photos. Deux ont trouvé grâce à ses yeux
« Cocorico ! »
Le prétentieux avait la crête rougie de clamer le réveil ! Extirpée sauvagement de mon rêve, j’enrageai. ‒ Oki, t’a gagné, vieux... j’ferme la porte ! Mais t’inquiète, dans ma maison j’y retourne quand j’veux. Tu vois d’ailleurs, j’replonge la tête dans l’oreiller... garni de tes plumes !
Le prétentieux avait la crête rougie de clamer le réveil ! Extirpée sauvagement de mon rêve, j’enrageai. ‒ Oki, t’a gagné, vieux... j’ferme la porte ! Mais t’inquiète, dans ma maison j’y retourne quand j’veux. Tu vois d’ailleurs, j’replonge la tête dans l’oreiller... garni de tes plumes !
Pauvre poulet qu’on fait
gambader tout juste une petite quinzaine de jours à l’air libre !
Toute une vie si on ne
fait pas de bêtises.
Si on reste bien dans le
périmètre tracé.
Soi au centre, et puis tout
autour, l’univers.
Tout ce reste nous appartient
totalement.
Eh oui, poulet, nous sommes libres, entièrement libres de disposer de tout.
Pas besoin de voler pour
aller voir ! D’ailleurs toi non plus tu ne voles pas.
Zut, j’me réveillais avec une
colle !
« Cocorico ! »
Je n’avais pas dit mon dernier mot, ma maison réapparut aussitôt ! Avant de la contourner pour atteindre la porte, je ramassai l’énorme bouquet que j’avais cueilli et déposé sur le chemin tapissé de lavande. J’en humerai la douceur mille fois plus réelle que celle de mon oreiller, soupliné embobiné de lavande embidonnée par Colgate & Sons ! Mon bouquet arrangé, je le déposai sur la maie dans l’entrée. Sa présence me remplit illico d’harmonie, tout comme l’antre de mon paradis. Vierge de tout. Mutable à souhait et éternel. Le Graal entre les doigts, j’étais libre, libre de toutes les variations de mon cœur, m’entourant tantôt de briques, tantôt recouvrant ses murs de chaux, tantôt les peignant de couleurs florentines. Là, je poussai l’une après l’autre les trois portes de l’habitation de plein pied. Je m'y retrouvai seule. Personne n’occupait la méridienne rouge. Personne n’était passé. Personne n’avait ramassé le plateau de la théière, sa tasse, ni rincé le fond de thé rouge dans lequel flottait mon âme.
« Cocorico ! »
Je n’avais pas dit mon dernier mot, ma maison réapparut aussitôt ! Avant de la contourner pour atteindre la porte, je ramassai l’énorme bouquet que j’avais cueilli et déposé sur le chemin tapissé de lavande. J’en humerai la douceur mille fois plus réelle que celle de mon oreiller, soupliné embobiné de lavande embidonnée par Colgate & Sons ! Mon bouquet arrangé, je le déposai sur la maie dans l’entrée. Sa présence me remplit illico d’harmonie, tout comme l’antre de mon paradis. Vierge de tout. Mutable à souhait et éternel. Le Graal entre les doigts, j’étais libre, libre de toutes les variations de mon cœur, m’entourant tantôt de briques, tantôt recouvrant ses murs de chaux, tantôt les peignant de couleurs florentines. Là, je poussai l’une après l’autre les trois portes de l’habitation de plein pied. Je m'y retrouvai seule. Personne n’occupait la méridienne rouge. Personne n’était passé. Personne n’avait ramassé le plateau de la théière, sa tasse, ni rincé le fond de thé rouge dans lequel flottait mon âme.
Personne non plus n’avait
touché au livre de l’Intranquillité.
Nul Être n’avait annoté mes
notes...
Avant de m’installer pour en
reprendre sa lecture, j’ouvris la fenêtre. Le rideau voleta et un léger souffle
me caressa délicatement le visage. Je débarquai sur la rive d’en face... celle
que Pessoa dit « qu’elle n’est jamais puisqu’elle se trouve en face, la
rive de ce côté-ci ». J’y aborde à volonté, déchargeant sur le quai toutes
mes richesses avant de renflouer mes cales. Chacune de mes pensées, de mes
tracés, s’imprime profondément sur le livre inécrit
de la vie... parchemin indéchiffrable, oblong pour le mieux, toujours tour
à tour soyeux, rugueux, miteux, joyeux, peureux, acrimonieux, adipeux, affreux : ambitieux, coléreux... Affectueux ? N’en tient
qu’aux cieux...
Je suis la négation de Pessoa...
L’existence de la
non-existence.
« Cocorico ! »
« Cocorico ! »
© Janvier 2014 - Marilyn Gè
Grand merci à elle.
Merci également à Brigitte Célérier dont il faut saluer la somme de travail tout au long du mois pour rassembler tous les liens et allez lire ses impressions de lecture… un petit bijou chaque mois.
Et que sont les VASES
COMMUNICANTS ?
« François Bon Tiers
Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ
cela s’appelait le Grand dérangement,
pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) :
Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à
chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation
horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire
chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre
les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres
/ open space d’Anne Savelli et Liminaire.
Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes
le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants…
4 commentaires:
je ne lis p - je ferme les yeux - nous sommes le 27 décemre et non le 3 janvier !
C'est un texte écrit à la plume
lol :-)
Et un GRAND MERCI à Danielle d'une patience d'ange, en plumes !
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