2 février 2015
Une photo, quelques mots
(153)
ma participation 48
Le principe de cet atelier ?
Chaque mardi Leiloona publie une photo qui servira de base pour les textes. Une semaine pour l’écrire : les textes sont publiés le lundi matin.
Ni genre, ni ton imposés. Seul le plaisir d’écrire. Encore et toujours.
Pour voir les liens de tous les textes, rendez-vous ici.
Et voici la photo
de cette semaine !
© Kot
« Comme un mensonge » est écrit derrière cette photo
trouvée dans le portefeuille d‘un certain Parfait Vert sur la jetée du petit
port où mes pas m’ont mené ce matin. Ce matin, comme tous les matins depuis que
j’ai enfin pris ma retraite.
Je m’assois toujours sur le même banc, je cale mon dos contre
son dossier un peu trop raide à mon goût et je regarde. J’observe les gens qui
passent, je scrute l’horizon.
Je m’intéresse aux autres. Mais, je crois que je suis
transparent à leurs yeux.
S’apercevraient-ils si un matin, je n’étais pas sur le
banc ?
Tiens, aujourd’hui le canot du Patriarche n’est pas à sa place
habituelle. Cela m’intrigue.
Je chausse mes jumelles, je ne le distingue nulle part.
D’habitude, il est toujours attaché à la grosse bitte bleue,
celle qui se trouve devant le banc que je rejoins, quel que soit le temps.
Il y en a bien un devant moi mais ce n’est pas celui du Patriarche.
La première fois que je le vois. Que de choses produites en vingt-quatre
heures. La vie semble s’accélérer, ma fin se rapprocherait-elle à grands
pas ?
J’aime regarder les reflets sur la mer.
J’aime regarder les bateaux, j’attends le retour des absents,
je me demande pourquoi celui de Joan est toujours au port.
Pourtant nous sommes mercredi, il devrait être en mer. Il
travaille tant. Seulement un dimanche par mois accepte-t-il de faire relâche.
Le temps semble suspendu.
Jamais de réponse à mes questions.
Qui se soucie de mes interrogations ? Personne !
Puis soudain, je regarde de plus près la photo trouvée. Je
réalise que la photo que je tiens entre les mains est l’exacte réplique du paysage
que j’ai devant les yeux.
C’est impossible !
Les mêmes reflets sur la mer.
Non ! je rêve. Mes yeux me jouent un vilain tour.
La photo trouvée dans le portefeuille de ce Monsieur Parfait
vert était en avance sur son temps.
Comment cela était-il possible ?
13 commentaires:
Joli point de vue une touche de mystère et de curiosité... merci 32 octobre ! Belle semaine à toi
L'impression de déjà vu ... certes, mais quand on a une preuve sous les yeux, le hasard est encore plus troublant ! :)
Quand la réalité rejoint la fiction...bien gouvernées.
de la science-fiction ou un rêve ?
bravo !
Myrtille http://lagazettedecitronbleu.eklablog.com
Du fantastique ! Voilà qui est plaisant.
hum... une distorsion du temps...c'est super cette idée !
C'est original et la fin très ouverte.
Trouble ... en eaux troubles.
Bravo!
Si nous nous intéressons aux autres sans le montrer, peut-être d'autres font-ils de même?!
Une question reste: qui est/était ce Parfait Vert à la photo "mensonge"?
Belle chute, quel hasard... Mais pourquoi "Parfait Vert" ? La dénomination m'intrigue.
très joli texte, j'aime bien ce point de vue du vieil homme devant qui, c'est vrai, tout le monde passe sans s'arrêter, pressés que nous sommes par notre "vie active".
Intrigante, cette photo futuriste !
Il y a de quoi rester scotché !!
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