jeudi 19 mai 2011

Désir d'histoires (4), Noémie, chapitre 3





Épisodes précédents de l’histoire de Noémie :
Chapitre 1
110505_Édition 29
Chapitre 2
110512_Edition 30

Alan

Il s’appelait Alan, mais elle l’appelait Trésor. Jamais en public, il n’aurait pas supporté. Juste dans les moments intimes, juste quand elle lui écrivait, juste quand elle lui parlait dans sa tête. Juste quand elle voulait qu’il sache l’importance qu’il avait pour elle, ce gentilhomme d‘un autre siècle qui un certain 32 octobre était entré dans sa vie.
Mais aujourd’hui, elle pleurait. Elle pleurait, car il avait oublié de lui donner des nouvelles. Elle pleurait, car il avait tant changé ces derniers mois. Trop changé. Elle ne savait pas pourquoi. Elle essayait de se souvenir, ce qui avait pu provoquer ce revirement. Elle n’avait pas changé, mais lui tant.
Elle essayait de se remémorer ce qui pouvait avoir provoqué un tel revirement. Cela pouvait dater du jour où ils avaient dîné dans le meilleur restaurant de la ville de leur dernière escapade et surtout ce qui aurait dû être le début d’un week-end de rêve.
Le restaurant avait un nom qui l’avait fait sourire quand elle avait réservé : « Chez l’Archiduc Gilbert ».
Lors du repas, un chaton était apparu dans la salle à manger du restaurant. Cela l’avait amusée, lui beaucoup moins. Elle s’était moquée de cette réaction. Mais il n’en démordait pas. Dans un restaurant de prestige, d’après les guides lus, cela le mécontentait au plus haut point.
Et, cerise sur le gâteau, un coup de tonnerre assourdissant, suivi d’éclairs et d’un gros orage, éclata. Il eut pour effet d’éteindre toutes les lumières du lieu. Quand tout va mal, tout va mal. Malgré l’empressement des serveurs à apporter des bougies, il ne décolérait pas. Elle s’amusa de cet incident. Lui non. Il y a des jours comme cela.
Nénuphar, le chaton, pris de panique avait sauté sur les genoux d’Alan. C’étaient les plus proches.
Elle crut qu’il avait vu un fantôme, tellement son visage se décomposait de seconde en seconde. Elle ne comprenait pas cette panique qui semblait le prendre à la gorge. Il respirait difficilement. Soudain elle comprit. Il était allergique au fameux chaton.
Elle lui emprunta le chaton et le cajola. Le pauvre tremblait. Il avait compris qu’il s’était trompé en choisissant les genoux de son compagnon. La soirée se termina, mais lui laissa un arrière-goût.
Le lendemain matin, ils furent réveillés de bonne heure. Une brocante était installée presque sous leur fenêtre. La nouvelle journée qui commençait mal.
Des marchands dont les muscles des bras ressortaient mettaient en place de grands bahuts et tables. Ils ne faisaient pas preuve de beaucoup de discrétion, malgré l’heure matinale.
Ce samedi matin, qui aurait dû être jour de fête, vit la libido d’Alan en berne.
La panne
Tout d’un coup, elle ne s’était plus sentie désirable

Elle repensait à tout cela.
Pourquoi tout d’un coup, plus de nouvelles. Lui si jaloux, qui ne supportait pas d’ignorer ce qu’elle faisait, qui elle voyait…
Elle ne comprenait toujours pas.
Il était l’horloger de ses journées. Elle réglait son temps sur le sien, ne voulant et ne pouvant prendre le risque de manquer un seul instant de sa présence.




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