11 janvier 2015
Ce 150è atelier a un goût amer, j’ai longtemps réfléchi … Le
maintenir ? Mettre une photographie ? Hier, je ne le pouvais pas. Je me disais
même que je mettrais un rectangle noir … Et puis, je suis tombée sur cette
photographie de Julien
Ribot.
A vous de voir si le besoin
d’écrire se fait sentir.
Aujourd’hui, le besoin de dire et de parler fut la plus forte …
Aujourd’hui, le besoin de dire et de parler fut la plus forte …
En
ce dimanche 11 janvier 2015, je m’appelle Madeline, comme depuis ce mercredi de
ma naissance, il y a 32 ans.
Je
ne m’appelle pas Charlie. Je ne suis pas Charlie.
Je
suis Madeline mais je voudrais pouvoir aimer tous les Charlie du monde, les
vrais, les faux.
Mais
je ne peux pas. Trop nombreux les Charlie !.[1]
Je
suis Madeline.
Ailleurs,
j’aurais été Charlie. Ma vie aurait été autre. On aurait fêté mon prénom le 4 novembre.
On aurait dit de moi que j’avais un prénom charmant mais je ne suis pas
Charlie.
Donc
je ne suis et ne dois pas être charmante.
Je
suis juste Madeline ou Madeleine de Proust comme s’amusaient à m’appeler mes
compagnons de cours à la fac.
Je
suis et je reste Madeline
Je
ne suis pas sur le pont des Arts. D’ailleurs qu’irais-je faire sur ce pont, ce
pont qui a failli crouler sous le poids des 57 094 cadenas avant que
toutes les grilles soient démontées.
Moi,
ce cadenas-là, j’aurais été le mettre sur la grille de la fenêtre de celui que
j’aime.
Oui,
il y a une grille à sa fenêtre. Sait-on jamais, le quartier pourrait ne pas
être sûr.
Mais
c’est juste son cœur que je veux lui voler.
Le
pourquoi de la grille, l’ancien propriétaire était super-protecteur de sa fille
chérie. Il craignait qu’elle fasse le mur.
Mon
amoureux n’a pas supprimé la grille.
Sur
le grillage rouillé, je dépose mes offrandes.
Cela
fait rire mon amoureux.
À
chacun de mes retours de voyage, je suis reporter, je lui accroche le
porte-clés de la ville dont je reviens. Mais de plus en plus dur à trouver ce
fameux porte-clé, la mode à passer, mais pas notre petit jeu, il se continue.
Je
ne m’appelle pas Charlie. Je ne suis pas Charlie.
Je
suis Madeline.[2]
[1] Au début de
l’écriture de ce texte, à 15.32, il y avait 8 031 Charlie de par le monde repertoriés par la dernière application ajoutée sur mon téléphone portable. Je suis
devenue la 8 032ème Charlie.
[2] À la mise en ligne de ce
modeste texte, il y a 33 732 Charlie.
3 commentaires:
Madeline cherche à cadenasser le coeur ? est ce cela l'amour ...
par de cadenas pour la liberté
Je comprends le sens de ton texte... même si ta Madeline me semble un peu seule avec ses cadenas. ;) Quel dommage !?
J'ai été contente de te revoir à ce rendez-vous. :)
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