Dans le cadre des
vases communicants de mai 2015
Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...
Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Stéphane Murat dont les mots sont
habituellement sur Notes photographiques ici.
Voici les trois photos que je lui avais envoyées
pour déclencher nos mots.
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Le thème retenu : « Si nous écrivions sur, autour,
sous les nuages… ».
Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...
Sous les nuages
Aujourd'hui est un 1er mai pluvieux. Sous les
nuages le temps est maussade. Le Bassin d'Arcachon est noyé par les embruns. Ce
jour férié est pour moi un moment important de retrouvailles familiales. Je
passe du temps avec mon neveu et ma nièce. Louison a eu un brevet de natation
et Ivan est venu nous rejoindre à la piscine.
Et je me souviens du temps où mon frère était en vie.
C'était un autre 1er mai à Paris. Il faisait
beau. J’accompagnai mon frère Arnaud et son fils Ivan à la grande manif
unitaire des syndicats. Et oui c'était un temps où les syndicats étaient encore
tous ensemble. Des dizaines de milliers de personnes défilaient pour commémorer
la fête du travail. Pour nous deux ç’avait du sens. Nous sommes d'origines
ouvrière et paysanne. Les classes laborieuses et les revendications sociales
nous parlaient. Des travailleurs du monde manifestaient pour un avenir
meilleur.
Aujourd'hui sous les nuages la pluie.
Les syndicats sont divisés.
Le FN fait son show.
Mon frère n'est plus.
Alors je me contente de voir ses enfants. Il vit à travers
eux. Je le revois dans les rires et les jeux de son fils et de sa fille. Je me
détourne des utopies révolutionnaires pour me concentrer sur ceux qui lui
survivent. Je deviens pragmatique. Être un tonton de référence est une lourde
responsabilité. L'absence m'a rendu raisonnable. Comme autrefois je ne ratais
aucune manif, aujourd'hui je ne rate aucune occasion de voir ses enfants. Mon
combat a changé de forme et de nature. A une fraternité abstraite je me suis
résolu à la fraternité du concret. Les idéaux ont du sens mais je me dois
œuvrer pour les biens des miens. Lorsque Louison me dit : « Je t'aime
Tonton » je me dis que je réussis mon pari.
Depuis un temps les 1er mai sont pluvieux.
Aujourd'hui sous les nuages la plage.
Grand merci à Stéphane
Et un grand merci à Angèle Casanova d’avoir repris le flambeau et dont il faut saluer
la somme de travail tout au long du mois pour rassembler tous les liens et nous
gâter par ses enregistrements et ceux de ses deux compères.
Et
que sont les VASES COMMUNICANTS ?
« François Bon Tiers Livre et Jérôme
Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir
trouvé ce titre de vases
communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit
sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les
échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens
autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a
démarré le 3 juillet
2009 entre les
deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire.
Si vous êtes tentés
par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants…
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