lundi 2 avril 2012

L'atelier du dimanche (13), Poisson d'avril - Milan au jardin


En ce lundi, sur une idée de Gwenaëlle,


PAS D’ATELIER… (C’EST UNE BLAGUE!) - Poisson d’Avril! 



-       Ce n’est pas possible. Les semis de salade dans le jardin sont tout retournés.
-       J’ai vu Églantine, le chat écaille de tortue de la voisine fureter dans le jardin tout à l’heure.
-       Les escargots, les limaces, les pucerons et maintenant le chat de la voisine…

Grand-père ne décolère pas depuis ce matin. Je n’ose pas lui dire mais il roule des yeux de merlan frit. Son jardin est si important à ses yeux. Il y passe beaucoup de temps et moi aussi, dès que je le peux.

Notre plaisir, bavarder à bâtons rompus pendant qu’il me transmet tous ses petits secrets de jardinier.

J’ai maintenant 15 ans et pour rien au monde, je ne passerai mes vacances ailleurs que chez Grand-père. Il est vrai que j’y retrouve aussi toujours les mêmes copains et copines. Cela fait dix ans maintenant que je suis arrivé de mon orphelinat. Dix ans que je suis devenu Alexis tout en restant au fond de moi, Milàn.

Pour fêter nos retrouvailles pascales, nous avons décidé de faire la fête et encore mieux d’organiser un bal masqué.
Dans le grenier, dans une grande malle rouge, de nombreux costumes nous a permis de choisir notre déguisement. J’y ai trouvé un habit de cérémonie d’un autre temps, une queue-de-pie. Mais Grand père m’a repris et précisé que c’était une queue-de-morue. Alors, j’ai eu le droit à tout un cours sur les vestes qu’on portait il y a un siècle. Comme quoi, il faut faire attention à son vocabulaire. Mais avec un grand-père que je pourrais surnommer Encyclopédie, pas de problème, je repars toujours plus cultivé à chaque fois.

Et tout d’un coup, sans crier gare, la nostalgie, malgré mon jeune âge m’a étreint de nouveau la gorge. Je me suis revu plus jeune, quand ébahi, je l’écoutais me conter des histoires de bateaux, de pirates et d’îles mystérieuses.
Je me souviens particulièrement de l’histoire de la chaloupe venue près de la « Mary-Céleste ». J’étais à son bord, je crois me souvenir que cela s’était passé en 1792. Tout le monde avait disparu. Et il n’existait pas encore la balise Argos.
Il y eut nombre de suppositions. Pas de repas chaud sur la table de la cuisine et encore moins de glace. Pas de collection d’étoiles de mer retrouvée ni de queue de poisson à trainer ici ou là.

Mais replongeons dans la réalité et retour à aujourd’hui : mon aide au jardin et la préparation du bal costumé.

Je revisite toujours avec le même plaisir le jardin. Les premières anémones sont écloses, les roses sont déjà en bouton, cela a tempéré la mauvaise humeur de Grand-père.

Il m’a mis à contribution pour tendre un filet sur les planches de semis. J’espère qu’Églantine va s’en tenir éloignée et non se retrouver prise au piège des mailles
.
Pour le remettre de bonne humeur, je lui propose de venir partager avec moi les fish and chips que préparent dans son camion aménagé, stationné non loin de la maison familiale, le père de mon grand ami Gus. Et en plus, il respecte la tradition, il les emballe dans un cornet fait dans du papier journal.

De quoi, faire hurler mes parents mais nous ravir. Ensuite, nous échangeons les nouvelles lues, qui ne sont en général, plus très fraîches.






1 commentaire:

Asphodèle a dit…

Ca fait plaisir de les retrouver unis dans la même complicité des années qui passent et n'altèrent pas le lien qui les unit !