Atelier d’écriture de l’été 2015
Proposé par François Bon
Vers le fantastique
Ne plus avoir peur que le 31 octobre 2006 n’ait jamais eu
lieu. Avoir eu très peur quand toi le jeune
adolescent, tu as failli m’étrangler quand mon cou se retrouva coincé entre le
mur de la cave et la chaise longue. Parfois, j’ai encore du mal à respirer.
C’était il y a plus de quarante-cinq ans. Avoir peur que le 31 octobre 2006 n’ait
jamais existé. Avoir eu peur ce jour quand toi, mon compagnon numéro 6,
tu as roulé trop vite sur la bretelle de sortie de l’autoroute. Un cri jaillit
« Maman ! ». Et tu éclatas de rire. Rien ne fut plus comme
avant. Tu me quittas définitivement trente-deux jours plus tard. Avoir
peur de ne plus pouvoir célébrer avec toi le 31 octobre 2006. Avoir eu
peur de la mort, ce jour, où toi Ayrton Senna tu quittas la vie. Avoir eu peur
de la mort, ce jour, où des avions s’écrasèrent sur deux tours. Avoir eu peur
de la mort, ce jour, où toi, Papa tu choisis de devenir une étoile. Avoir eu
peur de la mort, ce jour, où toi, mon fils, tu choisis de ne pas venir au
monde. Avoir eu peur de la mort, ce jour, où la porte de l’hôpital se referma
derrière toi, qui seras mon dernier amour. Avoir toujours peur que tu ne remontes pas
le chemin comme ce 31 octobre 2006.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire