Atelier d’écriture de l’Été 2015
Proposé par François Bon
Vers le fantastique
Pour cette troisième proposition, à
nouveau un thème et une contrainte formelle.
« - faudrait pas qu’il se
perde ; elle m’a dit tout au bout ; quoi déjà ? Ah oui, une
borne à incendie mais tout droit ou à droite – je suis sûre qu’il ne va pas
venir, cet inconnu ; je crois qu’elle m’appelle son inconnu de – non, ne
pas prononcer le nom de la ville, restez dans le vague, je suis
l’inconnu ; - que fais-tu mon bel inconnu ? mille kilomètres, tu te
rends compte, avoir fait mille kilomètres et se retrouver chacun à un bout de
cette même ville ; - elle parle toujours du village, pourtant il y a
16 000 habitants maintenant ; oui, c’est le village quand lui et moi
sommes arrivés il y a dix ans c’était encore un village ; - allez, viens
me retrouver au bout du chemin, à l’autre bout du village, sur un bout de banc
– Pstt , il y avait déjà 12 000 habitants quand nous sommes
arrivés ; tu te souviens – mais comment tu pourrais te souvenir, on ne se
connaissait pas - je croyais qu’il n’y avait que 4 000 habitants mais non
c’était quand la chair de ma chair est née mais à mille kilomètres – quel
méli-mélo de mots et de pensées ; il cherche, il ne sait plus, elle a dit
« passer sous le pont de chemin de fer, puis à droite, puis le petit pont,
puis à gauche – je ne sais plus – à gauche oui c’est cela juste avant le tri
sélectif –pas les cuves enterrées de maintenant, le vrai avec les grands bacs
de couleur – c’était la première fois exactement il y a 76 518 heures –
non il faut être plus précis – il y a 4 591 080 minutes –
youpi ! chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde compte, a
compté, comptera – « dis tu je sais « je te l’ai redit ce matin à
5.55 pétantes » - tu te rappelles l’opposition a dit que la ville avait
payé bien trop cher pour les trois enfouiements ou enfouissements ou, zut pour
les machins dans la terre pour trier – oui c’est cela avant le tri sélectif –
maintenant il y a un totem avec Cocci – elle monte, monte sans me demander
rien – mais si il monte, elle veut qu’il monte, elle veut le contraire de rien,
sur le coin d’un banc il monte,
monte, monte pour me faire un câlin -
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