Dans le cadre des vases communicants du mois d’Octobre 2011
Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...
Le texte de Justine
Neubach est publié chez moi, ici,
plus bas.
Vous pouvez lire Justine Neubach, ici aussi
Emprunté à Pierre
Ménard, la définition des vases communicants car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :
« François Bon Tiers Livre et Jérôme
Denis Scriptopolis sont à l’initiative
d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait
le Grand dérangement, pas
peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) :
Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à
chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation
horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire
chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3
juillet 2009 entre
les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres /
open space d’Anne Savelli et Liminaire.
Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le
savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »
L’aventure du mois d’octobre 2011, est ici
Nous avons choisi
deux photos dans celles présentées chez Justine.
Justine a
écrit, j’ai prolongé ses mots…
Grand merci
à elle de me l’avoir permis…
Justine
*
* * *
1- Tableau
Fenêtre. Fille encadrée sous vitre.
Autour : architecture allemande, début du siècle, rue vide.
Caresse du soleil contre la pierre fraîche. Discours de la méthode
d’ébouriffement des plumes entre deux pigeons citadins. Rambarde du balcon.
Sale. Brune. Vécue. Rambarde du balcon. On dit “rampe”, quelquefois, ici.
2- Mouvement
Fille s’ouvre,
fenêtre souffre,
bourrasque souffle.
Regarde en bas, la fille, puis joint ses mains à la rambarde.
Mariage peau/pierre : ce qu’il y a de plus sensible contre ce qu’il y a de plus
dur. Blessure des chairs, sans doute, mais la main ne sait pas trembler. Elle
garde la fille accrochée à la rambarde du balcon. Ses phalanges sont blêmes
comme un mois de janvier.
3- Contrebas
Derrière le silence de la rue, on devine la chanson des feuilles.
Oranges. Au sol. Froissures. C’est l’automne échoué entre les troncs, autour
des bancs, sous des feuillages d’or mourant. Et si l’on est la fille d’en haut,
si l’on s’ouvre entre les fenêtres, que l’on s’égratigne aux rambardes, je
pense que vient une heure où l’on n’entend plus que ces feuilles et où la
bouche, sans ordre ni contrôle, reprend leur chant, premier langage, poème
d’enfance.
La suite écrite par 32 Octobre ou plutôt le prolongement…
*
* * *
1- Tableau
Banc. Échappé d’un jardin anglais.
Derrière : rambarde pour ne pas tomber dans ruisseau en contrebas.
architecture française, début de l’autre siècle, personne.
Caresse du soleil automnal sur banc de bois.
Êtres en vie en dehors du cadre.
S’entend seulement la chanson des feuilles qui crissent sous les
pas de ceux qui passent sans entendre le crissement des feuilles.
Où est,
Gil, le cantonnier ?
Disparu ?
2- Mouvement
Gil est
accroché à son balai vert. Il sifflote.
Il va
rentrer dans le champ.
Il est derrière
l’arbre à gauche.
Il
s’arrête.
Il lève la
tête vers…
3- Contrehaut (sic !)
Fenêtre.
Autour : architecture allemande, début du siècle, rue vide.
Faux ! Gil et son balai présents, même hors cadre.
Pierre froide, façade lugubre, sourire de la fille…
Quitte la rambarde de pierre.
Sarah descente, course, vol vers la rambarde de fer.
Caresser maintenant
la rambarde de fer.
Mots de
Sarah
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