Il faut essayer de suivre les directives. Elles sont ici.
Pourquoi aujourd’hui ?
Il décide
qu’il ne sera pas professeur
Comme ce
père qui vient de disparaitre
De l’abandonner
Pourquoi
aujourd’hui ?
Il
avait jeté son vélo, s’était immobilisé, n’en croyait pas ses yeux.
C’était
cette fameuse Facel Vega dont son père était si fier d’être l’heureux
propriétaire comme il disait.
Jusqu’à
aujourd’hui, il ne l’avait jamais vu appuyer sur le champignon.
Son
père avait été toujours très prudent.
Il
voulait savourer l’ivresse de posséder cette voiture.
Il
lui racontait les bruits du moteur.
Dis Papa, tu ne me raconteras
plus d’histoire de voiture, de belles voitures !
Pourquoi
aujourd’hui ?
Isabel,
sa mère, allait fêter ses 43 ans.
Il
lui avait dit, il y a un petit mois : « Je vais emmener Isabel pour
un week-end de rêve. Samedi prochain, en route pour le bonheur. »
D’habitude,
cela porte malheur de fêter l’anniversaire avant la date : il l’avait
emmenée la semaine dernière fouler les planches de Deauville. Lui, leur fils, connaissait
la destination finale. Sa mère avait suivi Filip les yeux bandés.
Elle
était revenue avec un sourire qui en disait long sur leur temps passé ensemble.
Tout
d’un coup, il pensa qu’il ne reverrait jamais cette lumière au fond de ses
yeux. Seul, son père Filip pouvait la rendre si heureuse.
Dis Papa, ses yeux ne souriront
plus ! Tu n’avais pas le droit !
Pourquoi
aujourd’hui ?
Sur
cette Route Nationale 5…
Et
ses trois roses rouges qui devaient être symbole de joie, sont devenues hommage
à ce père qui venait de l'abandonner.
Il
venait d’avoir juste 15 ans. « Papa, tu ne devais pas. Tu n’avais que
45 ans ».
Son
oncle l'avait fait asseoir, ses jambes tremblaient tellement.
Il
ne voyait que du coin de l’œil l’avant fracassé de la voiture contre ce
platane, ce maudit platane.
Dis Papa, toi qui aimes tant les
arbres, pardon Papa, toi qui les aimais tant !
Pourquoi
aujourd’hui ?
Goran
promenait son regard sur la scène. Ses larmes coulaient sans qu’il semble s’en
rendre compte. Il y a moins d’un quart d’heure, il pédalait avec dans les
oreilles « Riders on the storm », dans les yeux la beauté de cette
route, de ces platanes majestueux.
Il
pensa soudain : pourquoi le platane a-t-il traversé la route ?
Pourquoi s’est-il jeté sur la voiture de Papa ? Pourquoi, j’étais là, si
heureux de vivre, de rentrer à la maison.
Je
ne pourrais plus jamais lui souhaiter son anniversaire à Isabel, la maman qui
ne sait pas encore que sa moitié, son double, sa raison de vivre nous a quittés.
Dis Papa, j’ai trop mal. Comment
vais-je le dire à Maman ?
Pourquoi
aujourd’hui ?
Goran
ne sait pas encore qu’il reviendra dans quinze ans, trois roses rouges sur le
siège de sa voiture trop voyante, qui ne lui ressemblait pas, pour faire la paix avec son père qui venait de se
retirer de leur vie.
Il
ne s’entendait pas hurler, il avait plaqué ses mains sur ses oreilles.
Il
fermait ses yeux, voulant chasser cette dernière image.
La
voiture heurtait de plein fouet cet arbre qui garderait à jamais la cicatrice
du choc.
Dis Papa, pourquoi tu n’as pas
cru que nous aurions pu t’aider. Je t’aime Papa.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire