DU VENT DANS LES PLUMES…
Ce jour-là…
BARBARA
Rappelle-toi
Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
…………………
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
…………………
Au loin
très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert, Paroles
Grâce à Jacques Prévert, nous savons ce qui s’est passé rue de
Siam « ce jour-là »* mais qu’est-il arrivé rue de l’Observatoire à
Paris ou rue des Fougères à Trifouillis les Perlouses?
Choisissez un nom de rue et
racontez ce qui s’est passé « ce jour-là… ». En poésie ou en prose,
comme vous voulez…
* Le poème de Prévert se réfère aux 165 bombardements de la ville de
Brest entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. Votre récit devra se
situer quelque part entre ces deux dates.
Lire les textes ici
Ce jour-là, chez moi.
La ville du Mans entre le 19 juin 1940 et le 18
septembre 1944.
Mais je n’étais pas né.
Mais je n’en sais rien.
Mais…
Car de quelle autre ville pourrais-je vous
parler ?
De celle où j’habite maintenant…
Là au bout du jardin, il y a la stèle de célébration
d’un parachutage d’armes lors de la 2nde guerre mondiale.
Mais je n’aurai pu que vous recopier
bêtement son déroulement, retracé dans le blogue local par un auteur, parent
d’un des protagonistes de l’aventure.
Vous mettre le lien sera plus honnête.
Car je ne sais pas qui ils étaient et ne voudraient
pas trahir leur mémoire.
Mais la guerre, la dernière guerre
comme on dit, personne ne m’en a jamais parlé.
Peut-être quelques mots, juste après une question
sur ce petit doigt absent à la main de mon oncle dont je porte le prénom.
Mais parfois je me demande si j’ai
rêvé, si cela a été vrai.
Mais je n’ose pas parler de nouveau,
de peur de remuer des souvenirs trop profondément enfouis.
Maintenant,
grâce au Web, je dois pouvoir retracer l’histoire de ma ville pendant ces temps
de guerre.
La
ville de ma naissance, Le Mans.
La
rue de mon enfance, le boulevard Jean-Jacques Rousseau.
La
maison où j’ai habité entre 1 et 9 ans, une de ces maisons reconstruites après
la guerre.
Pourquoi
cela ? Parce que la gare de triage, à vol d’oiseau, est à moins de 300
mètres.
Et
tout a été détruit. Tout du moins, un vague souvenir d’enfance, un souvenir de
ce que j’ai entendu. Tout ressortit de terre. La vie devait repartir.
Mes
parents bénéficièrent d‘une des maisons reconstruites. Quatre maisons jumelées
et pour eux celle qui faisait le coin avec la rue Pierre Pavoine.
Je
vous demande de pardonner mon retard pour l’envoi de ce texte. Je vais plonger
dans l’histoire. Je vais, peut-être, enfin en savoir plus.
18
juin 1940, les troupes allemandes rentrent dans Le Mans sans combattre.
8
août 1944, la ville est libérée.
Terrible,
il m’aura fallu attendre aujourd’hui, cette consigne, pour prendre connaissance
de ces dates. Les parenthèses d’une drôle de vie qui a dû s’installer dans la
ville de mon enfance.
Quatre
années d’occupation passées sous silence dans l’histoire familiale.
Je
n’existais pas mais eux existaient.
Pourquoi
n’en avoir jamais parlé, parce que je n’ai jamais posé de questions… parce que
le silence est monnaie courante dans cette famille… parce que je ne sais pas.
Et si
je demandais, impossible de franchir ce pas…
Il
doit toujours y avoir des mots enfouis au plus profond des derniers survivants
de cette époque, juste mes parents. Mes grands-parents ont disparu ; ils
auraient entre 111 et 113 ans.
Mais J’ai cherché et n’ai presque rien trouvé, juste une photo
faite par Henri Béroul…
Mais je repars avec mes interrogations me plonger dans vos
récits… réels ou imaginaires
Mais ayant le mérite d’exister.
2 commentaires:
J'aime bien ta manière d'aborder le sujet de ce dimanche. Chez moi, black-out total sur le sujet également et pourtant, j'ai cherché à en savoir plus. Mais ce silence, à lui seul, en dit beaucoup, je trouve...
Pour mes grands parents aussi c'était silence absolu sur cette période. Ton texte met bien en valeur ces silences
bonne soirée
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