samedi 29 octobre 2011

Les plumes de l'année (1) Christine, Le retour en I


LES PLUMES DE L’ANNÉE  - 9 – LE RETOUR !


Les mots de Christine,
de tout là-bas en Chine

Indigestion de la foule
imbécile et infatigable
de laquelle je m’extirpe.
Un car bleu.
Un car bleu, le 88.
Ivresse de l’aube bleue
Tu traces Bougainville,
Traces dans ton bleu de garage
Le moteur tourne, le chauffeur grogne.
J’inhume le petit matin, le jour est maintenant plein
Les travailleurs encore en immersion dans leur nuit de sommeil
Et toi tu traces le couloir, tu es en retard.
L’odeur de  la savonnette quand tu passes tout près,
Ivresse de vacances simples, de maison de campagne, de moi avant d’être vieille.

Je t’offrais tous les jours  un mot simple,
un  bonjour, que, dans cette foule stupide, j’étais la seule à te dire
Et toi tu m’en as proposé un autre,
un mot que je ne voulais plus entendre,
et qui était pour toi totalement irréfragable.

Mon pauvre Itou,
Tu te berçais d’illusion, quand moi j’entrevoyais l’indicible,
l’impasse dans laquelle je n’ai pas osé aller me fracasser.
Esprit d’occidentale 
La raison d’abord
Contre irréfléchi esprit du Marabout
Mon pauvre Assou des Comores
L’imbécile n’était pas la foule
L’imbécile c’était moi

Et mon imaginaire inconstant qui me jouait sans cesse des tours,
Parfois oui, parfois non
Absolue irrésolution.

Je ne vois plus ton visage que dans l’interstice de mes rêves,
Et j’aimerais bien être au petit matin.
Même si ton oreille était un peu coupée,
Même si tu boitais un peu,
Et revoir ton image à travers la vitre du car bleu.

Signé ©Christine



Voici les 16 mots en I collectés aujourd’hui pour la reprise automnale des Plumes de l’année  (ex Plumes de l’été):
illusion – irréfragable – ivresse – infatigable – impasse – immersion – image – indicible – interstice – imbécile – itou – inhumer – inconstant – indigestion – imaginaire – irréfléchi.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Emouvant comme une brume matinale.. Avec toujours autant de références et d'allusions douces amères.. Très joli, bravo..

wens a dit…

j'étais dans le même bus, le 88, et tu ne m'as jamais regardé, les beaux poèmes c'est jamais pour ma pomme.

Valentyne a dit…

J ai beaucoup apprécié : en particulier " j 'inhume le petit matin" et l' interstice des rêves :-)

claudialucia a dit…

De très belles images, un rythme que j'aime beaucoup... un poème plein d'émotion où les mots coulent..

ceriat a dit…

Des mots simples, qui expriment bien tes pensées. :-) J'aime la sobriété de ce joli poème. :-)

Célestine ☆ a dit…

C'est très bien tourné...visuel, on croirait un de ces courts-métrages qui sont souvent meilleurs que le film lui-même.

Asphodèle a dit…

Très belle évocation d'images qui défilent et nous amènent à la fin avec le regret que ça ne dure pas plus longtemps ! Bravo Christine, là-bas en Chine...

Anonyme a dit…

Très beau texte.