dimanche 20 novembre 2011

L'atelier du dimanche (12), On ne vit que deux fois



En ce dimanche, sur une idée de Gwenaëlle,


Vous reprendrez bien une petite jamesbonderie?

 






La suite des aventures de Cerise et Olivier, nos gentils trentenaires.

Elles seront rassemblées dans un recueil au titre très étrange « La régularité des éléphants ». Il aurait pu s’appeler « Demain ne meurt jamais », sorti en 1997, année de leur première rencontre ou « Le monde ne suffit pas », en décembre 1999, leur premier Noël passé ensemble sans leurs parents respectifs.

Mais ceci est une autre histoire ou plutôt un autre projet.
Revenons à nos moutons.

Nous sommes le dimanche 20 novembre 2011, il est tout juste 10 heures dans l’appartement de nos sympathiques héros.


« Aujourd’hui 7 juillet 2007, 7 heures 7
Rien que pour vos yeux
Bons baisers de Russie.
Beretta »,

Voilà les mots que Cerise découvre, sur un papier jauni échappé de l’intérieur d’un jéroboam de Dom Pérignon, qu’elle vient de faire tomber par terre en faisant le ménage dans l’appartement qu’elle partage avec Olivier.

Rassurez-vous, ce n’était pas un grand millésime, juste le pied d’une grande lampe, avec un immense abat-jour rouge posée sur une table dans l’entrée d’un trois-pièces qu’ils occupent dans un petit village du sud de la France.
Ne dites pas qu’elle en a fait exprès, comme va certainement lui reprocher Olivier, parce que vous, vous savez qu’elle détestait cette lampe. Un cadeau du frère aîné du père d’Olivier qui avait atterri là, la lampe pas l’oncle, ni le père d‘Olivier bien sûr, à son grand malheur au dernier jour de l’an.

Bon débarras, pensa-t-elle tout en ramassant les mille et quelques morceaux de la défunte bouteille.

Elle posa le morceau de papier sur la table d’entrée et guetta la réaction d’Olivier, qui était accouru au bruit de ce fracas.

-       Tuer n’est pas jouer, lui dit-il en arrivant près elle. Mais bon débarras ! Elle était vraiment moche.

La réflexion lancée cloua sur place Cerise, elle qui craignait tant d’avoir commis un crime de lèse-majesté.

-       Les diamants sont éternels mais pas cette bouteille. Ce cadeau offert par Tonton n’était pas du meilleur goût, lui déclara-t-il.

Cerise reconnut deux titres de film de James Bond et redouta de voir défiler tous les titres de la filmographie de 007, un des héros de papier préféré d’Olivier. Il adorait lui lancer ce genre de défi… glisser des titres de film dans la conversation. Elle était nulle à ce jeu, qu’elle trouvait stupide.

Il l’aida à ramasser les petits bouts de verre qui avaient réussi à se faufiler un peu partout dans l’entrée.

-       Opération Tonnerre ! décréta Olivier
-       Opération Tonnerre ? lui répondit Cerise
-       Oui. Il faut tout ramasser avant que Tonnerre ne vienne jouer avec ou ne se plante un petit morceau dans un coussinet.

Il en profita pour expérimenter son dernier gadget acheté au camion de l’Outillage de Saint-Étienne, il y a au moins un an et qui croupissait dans un placard : une pelle et son balai à grand manche. En deux temps, trois mouvements, tout est ramassé, a dit la publicité. Olivier n’est arrivé à rien et l’ensemble est retourné dormir en attendant la prochaine occasion de l’expérimenter.

Cerise s’est sentie soulagée et reprit sa tache dominicale qui ne l’enchantait pas plus que cela.
Ce n’était pas sa journée. Elle bouscula une pile de livres et dut se mettre à quatre pattes pour récupérer un exemplaire de « On ne vit que deux fois » qui n’avait rien trouvé de mieux qu’atterrir sous le lit où elle se retrouva nez à nez avec Tonnerre, qui n’apprécia pas du tout cette visite surprise et la griffa.

Elle décida que c’en était assez de ses maladresses pour la matinée, elle s’empara du livre et commença le douzième et dernier roman publié du vivant d’Ian Fleming, mettant en scène James Bond.

A 13 heures, elle fut réveillée en sursaut par un tonitruant
-       La meilleure ! Mademoiselle abandonne le ménage et s’endort avec James Bond. J’espère que tu as fait de beaux rêves.

Le livre était encore ouvert à la première page, où Olivier put relire avec plaisir, l’épigraphe suivant, sous forme de haïku :

« On ne vit que deux fois :
La première quand on naît
La deuxième quand on est face à la mort ».


2 commentaires:

claudialucia a dit…

Quelle habileté pour placer les mots tout en nous contant une histoire! Le haïku, tu l'as trouvé où? je l'aime beaucoup.

patriarch a dit…

Belle réalisation et histoire en même temps Belle fin de journée. ;-)