En ce dimanche, sur une idée de
Gwenaëlle,
Vous reprendrez bien une petite jamesbonderie?
La suite des aventures de Cerise et
Olivier, nos gentils trentenaires.
Elles seront rassemblées dans
un recueil au titre très étrange « La régularité des éléphants ». Il
aurait pu s’appeler « Demain ne meurt jamais », sorti en 1997, année
de leur première rencontre ou « Le monde ne suffit pas », en décembre
1999, leur premier Noël passé ensemble sans leurs parents respectifs.
Mais ceci est une autre
histoire ou plutôt un autre projet.
Revenons à nos moutons.
Nous sommes le dimanche 20
novembre 2011, il est tout juste 10 heures dans l’appartement de nos
sympathiques héros.
« Aujourd’hui 7 juillet
2007, 7 heures 7
Rien que pour vos yeux
Bons baisers de Russie.
Beretta »,
Voilà les mots que Cerise
découvre, sur un papier jauni échappé de l’intérieur d’un jéroboam de Dom
Pérignon, qu’elle vient de faire tomber par terre en faisant le ménage dans
l’appartement qu’elle partage avec Olivier.
Rassurez-vous, ce n’était pas
un grand millésime, juste le pied d’une grande lampe, avec un immense abat-jour
rouge posée sur une table dans l’entrée d’un trois-pièces qu’ils occupent dans
un petit village du sud de la France.
Ne dites pas qu’elle en a fait
exprès, comme va certainement lui reprocher Olivier, parce que vous, vous savez
qu’elle détestait cette lampe. Un cadeau du frère aîné du père d’Olivier qui
avait atterri là, la lampe pas l’oncle, ni le père d‘Olivier bien sûr, à son
grand malheur au dernier jour de l’an.
Bon débarras, pensa-t-elle tout
en ramassant les mille et quelques morceaux de la défunte bouteille.
Elle posa le morceau de papier
sur la table d’entrée et guetta la réaction d’Olivier, qui était accouru au
bruit de ce fracas.
- Tuer n’est pas jouer, lui dit-il en arrivant près elle.
Mais bon débarras ! Elle était vraiment moche.
La réflexion lancée cloua sur
place Cerise, elle qui craignait tant d’avoir commis un crime de lèse-majesté.
- Les diamants sont éternels mais pas cette bouteille. Ce
cadeau offert par Tonton n’était pas du meilleur goût, lui déclara-t-il.
Cerise reconnut deux titres de
film de James Bond et redouta de voir défiler tous les titres de la
filmographie de 007, un des héros de papier préféré d’Olivier. Il adorait lui
lancer ce genre de défi… glisser des titres de film dans la conversation. Elle
était nulle à ce jeu, qu’elle trouvait stupide.
Il l’aida à ramasser les petits
bouts de verre qui avaient réussi à se faufiler un peu partout dans l’entrée.
- Opération Tonnerre ! décréta Olivier
- Opération Tonnerre ? lui répondit Cerise
- Oui. Il faut tout ramasser avant que Tonnerre ne vienne
jouer avec ou ne se plante un petit morceau dans un coussinet.
Il en profita pour expérimenter
son dernier gadget acheté au camion de l’Outillage de Saint-Étienne, il y a au
moins un an et qui croupissait dans un placard : une pelle et son balai à
grand manche. En deux temps, trois mouvements, tout est ramassé, a dit la
publicité. Olivier n’est arrivé à rien et l’ensemble est retourné dormir en
attendant la prochaine occasion de l’expérimenter.
Cerise s’est sentie soulagée et
reprit sa tache dominicale qui ne l’enchantait pas plus que cela.
Ce n’était pas sa journée. Elle
bouscula une pile de livres et dut se mettre à quatre pattes pour récupérer un
exemplaire de « On ne vit que deux fois » qui n’avait rien trouvé de
mieux qu’atterrir sous le lit où elle se retrouva nez à nez avec Tonnerre, qui
n’apprécia pas du tout cette visite surprise et la griffa.
Elle décida que c’en était
assez de ses maladresses pour la matinée, elle s’empara du livre et commença le
douzième et dernier roman publié du vivant d’Ian Fleming,
mettant en scène James Bond.
A 13 heures, elle fut réveillée
en sursaut par un tonitruant
- La meilleure ! Mademoiselle abandonne le ménage et
s’endort avec James Bond. J’espère que tu as fait de beaux rêves.
Le livre était encore ouvert à
la première page, où Olivier put relire avec plaisir, l’épigraphe suivant, sous
forme de haïku :
« On ne vit que deux
fois :
La première quand on naît
La deuxième quand on est face à
la mort ».
2 commentaires:
Quelle habileté pour placer les mots tout en nous contant une histoire! Le haïku, tu l'as trouvé où? je l'aime beaucoup.
Belle réalisation et histoire en même temps Belle fin de journée. ;-)
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