samedi 5 novembre 2011

Chez Asphodèle les mots en J (10), Deux canailles à la mer



LES PLUMES DE L’ANNÉE 10 – les mots en J !



Extrait du journal intime de Léa en date du 32 octobre 2011.

Deux canailles à la mer.

Aujourd’hui, nous sommes jeudi, mon mercredi à moi, le jour où Théodule ne faisait pas l’école au début de sa carrière à l’école maternelle qu’il vient de quitter pour des vacances que je lui souhaite les plus longues possible.
Il faut que je vous dise que Théodule est mon grand-père et que, moi, je suis Léa, son unique petite-fille au milieu de la tribu de cousins qui m’entoure. J’en ai sept.

Il me transmet tout ce qu’il sait sur la photographie, la mer et j’adore !

Je jouis de ce temps très précieux qui n’appartient qu’à nous. Jamais, je ne les oublierais. Ces moments seront pour toujours des jalons dans mon existence. Je suis persuadée que j’en parlerais encore quand je raconterais à mes petits-enfants ces instants juvéniles.

Aujourd’hui, ce sont les vacances de Toussaint.
Et sans réfléchir beaucoup, nous décidons de partir voir notre grande amie, la mer. J’aime cette expression, voir la mer, rêver à ce qu’il y a là-bas, tout au bout de l’horizon.

Réviser mon vocabulaire s’y rapportant, cela ne va pas me faire de mal.

Bâbord et tribord, ça y est, je sais. Enfin quand je ne mélange pas les crayons.
Flot, étale et jusant n’ont plus de secret pour moi. Mais, je vais éviter de parler des raz, des courants de marée alternatifs ou giratoires, car je ne sais toujours pas où se trouve le bouton marche-arrêt de mon grand-père quand il se lance dans ses explications. Il est pareil à une encyclopédie dans ce cas.

Nous allons pouvoir jaspiner à qui mieux mieux sans témoin. Juste nous deux face à la mer.

Nous allons nous lancer dans un concours de nos meilleurs jurons, tirés des aventures de Tintin et sortis tout droit de la bouche du Capitaine Haddock, sans nous attirer les foudres de mes parents, qui lui ont reproché mainte fois de m’apprendre n’importe quoi.
Quelle éducation vous lui donner !
Il est vrai que je passe beaucoup de temps avec lui. Cela les arrange. L’avantage des inconvénients, ils doivent assumer. Mais je m’égare.

Deux vrais sales gosses, nous en jubilions d’avance et avons commencé dès notre départ de Roc sur Gréez par un tonitruant « inca de carnaval[1] » que je lui lançais en réponse à son « invertébré[2] ». Tout cela présageait d’une belle journée.
Pendant tout le trajet, une bonne heure que je n’ai pas vu passer grâce à son chargeur juke-box de cd. Je m’amusais à passer de titre en titre à essayer de lui faire deviner le nom des chanteurs. Une vraie catastrophe. Il ne connaît rien à la musique d’aujourd’hui. Évidemment, si je lui avais concocté une sélection de morceaux de musique classique, il aurait eu 20/20 ou pas loin. Pas comme son 5/20.
Des « infect[3] », « innommable [4]» et autres « iconoclaste[5] » se sont succédé en réponse à des « Hurluberlu[6] » bien sentis et quelques « jeune impertinent[7] » et « jeune chenapan[8] », accordés au féminin ou non.

Pour la circonstance, le temps n’était pas trop clément, nous avions mis nos pulls jacquard, identiques par le motif et non par la taille bien sûr. C’étaient ceux que sa bonne amie nous avait tricotés en cachette.
Quelle belle surprise, nous avions eue, le jour de notre anniversaire commun.
Je n’étais pas peu fière de ce cadeau. Mais quelle idée d’avoir voulu étrenner ma jupe noire à cette occasion. Le vent s’amusait à s’engouffrer dedans. Quel bandit[9] et brigand[10] à la fois !
Cela avait été une joyeuse journée au milieu d e toute la famille, comme celle qui s’annonçait.

Aucun janotisme et aucune jérémiade au programme.
Que du bonheur !

Nous voilà partis et à notre arrivée, la découverte d’une eau couleur de jade.
Quel plaisir de photographe sous nos yeux.

Je me dispense de vous abreuver des 32 clichés faits.
Un seul aurait mérité votre attention. Je vais voir si je vous le montre ou si j’en réserve la primeur à ma prochaine exposition. Ne croyez pas que je me vante.
La jalousie de ne pas atteindre mon niveau est un vilain défaut. Vous verrez bien. Un jour, justice me sera faite.

Nous avions apporté un jeu de jokari pour nous défouler sur la plage.
Le peu d’autres promeneurs nous regardait d’un air étonné, s’interrogeant sur la provenance de cet antique jeu dont je raffolais.
Toujours notre amour commun des bandes dessinées.
Nous étions un peu plus doués que ce pauvre Gaston Lagaffe, bien emprunté avec sa raquette.
Mais nous étions venus pour faire de la photo aussi.







Et voici ce qu’a donné la collecte des mots en J aujourd’hui, les 20 mots à placer dans le texte : Jusant – jaspiner – juron – jubiler – jacquard – joyeuse – juke-box – jade – jalousie – jokari* – jour – justice – juvénile – jeudi – jouir – jalon – jamais – janotisme – jérémiade – jupe.

un grand merci à Jean-Michel Petit pour son travail autour de Tintin et du Capitaine Haddock, ici

[1] Le temple du soleil
[2] Le crabe aux pinces d'or  
[3] Tintin et les Picaros  
[4] Tintin et les Picaros (encore)
[5] Les 7 boules de cristal  (entre autres)
[6] L'affaire Tournesol  
[7] Tintin au Tibet  
[8] Coke en stock  
[9] On a marché sur la Lune  
[10] Vol 714 pour Sydney  

13 commentaires:

Célestine ☆ a dit…

Un beau texte très tendre que cette histoire d'amitié entre une petite fille et son grand-père...qui est loin d'être un bachi-bouzouk, apparemment!

Asphodèle a dit…

une tendre ronde de souvenirs avec les 7 cousins (comme moi !^^) et quelle connaissances en Tintin, tu m'épates ! Bravo pour ce texte qui je le vois a inspiré beaucoup de retours en arrière sur des plages à marée basse en pull jacquard...jokari à la main !

patriarch a dit…

merci pour cette lecture..... Belle journée.

Jeneen a dit…

Et bien ! tu fais ressurgir tant de journées d"nfance sur la plage avec les grands-parents, le jokari...Belle idée, Tintin (tu t'y connais !) et d'actualité. Bonne journée

zoé a dit…

A chacun sa madeleine....

Aymeline a dit…

Belle histoire entre un grand-père et sa petite-fille, bravo d'y avoir mêlé tintin !

Valentyne a dit…

Une petite fille très eveillée (et sa bonne entente avec son grand père fait plaisir à voir :-))

Amélie Platz a dit…

Un texte d'où se dégage une grande tendresse et beaucoup de complicité entre cette petite fille et son grand-père !

ceriat a dit…

Une petite promenade très agréable qui fleure bon les souvenirs. :-)

32 Octobre a dit…

Merci de vos visites...
le presque grand-père idéal

Soène a dit…

J'aime bien des histoires inventées qui sont étayées par des réalités.
Je n'ai pas la culture Tintin, alors, ton lexique était le bienvenu.

wens a dit…

L'art d'être grand père...je suis en plein apprentissage. Je t'ai cité dans mon histoire.

Mind The Gap a dit…

Encore et toujours cette fascination autour de la mer doublée pour moi d'un retour vers Tintin, seule BD lue pendant mon enfance.