lundi 8 août 2011

C'est lundi, que lisez-vous ? (1) le 8 août 2011


C’est une idée de Malou et tout le monde se retrouve chez Galléane

Rendez-vous initié par Mallou

Qu’ai-je lu la semaine dernière ?



Dernier tiers



Que suis-je en train de lire ?







Que vais-je lire ensuite ?










Des titres et un texte (1), Noémie, chapitre 6




Voici sa liste de titres de livres à caser : Cartes sur tables - A quand les bonnes nouvelles? - Quartier Western - Autoportrait de l'auteur en coureur de fond – Irréparable - Le 13ème conte - Le lion blanc


Épisodes précédents de l’histoire de Noémie :
Chapitre 1
110505_Édition 29
Chapitre 2
110512_Edition 30
Chapitre 3
110519_Edition 31
Chapitre 4
110730_la lettre D
Chapitre 5
110802_02_photo



Chapitre 6
Lettre à l’absent
110808_proposition

Alan,

Quel jour sommes-nous ? Samedi 6 août 2011.

Jouons cartes sur table. J’ose vous demander ce que j’ai sur le cœur.

Le 26 avril 2011 est bien loin, le 22 avril 2010 encore plus.

Ma question est très précise et ne peut admettre de rester sans réponse : À quand les bonnes nouvelles ?
Et ne vous défilez pas. Ce ne serait pas digne de vous, vous, le gentilhomme d’un autre siècle.

N’allez pas me dire que vous êtes parti vous réfugier outre-Atlantique dans le Quartier Western de Los Angeles où vous aviez promis de m’emmener. Encore une promesse de plus oubliée au fond de votre mémoire.

Passons à autre chose.
L’autre jour, un jour où subitement vous me manquiez trop, j’ai découvert un livre qui vous conviendra parfaitement : "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond". Cela serait un parfait cadeau pour vous. Mais puis-je vous faire un cadeau ? Je m’étais promis de ne plus vous en faire tant que vous… Mais balivernes que tout cela. Je l’ai lu, l’auteur ne vous ressemble pas. Mais il cherche à se connaître, à se découvrir. N’est-ce pas ce que vous essayez de faire depuis ces longs mois et ce nombre trop élevé de jours sans vous.

« Ô les beaux, les doux, les irréparables jours ! » comme a dit Michelet. Ils sont trop nombreux et ils me minent.

Votre absence m’a été bénéfique malgré tout.
J’ai changé. Obligée de vivre sans vous, sans trop penser à vous.
J’ai repris le chemin de l’écriture.
Trois écrits en chantier, je ne lésine pas. Quand on aime, on ne compte pas mais on conte.
« Systématique », mon récit où chaque mardi du mois je m’oblige à écrire un chapitre avance. La trente-deuxième aventure de Trèfle, le lapin au long cours est presque terminée, mon éditeur me presse. J’ai commencé un nouvel opus, ce mot me plaît beaucoup, que j’ai appelé, le 13ème conte. Et n’allez pas me dire qu’un livre porte déjà ce titre. Pas grave, c’est un titre provisoire. Et je n’ai posé que la première phrase : Le lion blanc la fixa.

Signé,

Rdv avec un mot (3), Alan, chapitre 3



Épisodes précédents :
Chapitre 1
Chapitre 2

Fin de l’épisode précédent :
Alan lui tendit le livre, lui demandant quelle offre il lui ferait pour l’avoir.
Donald le regarda incrédule et se mit à bafouiller :
« Mais tu tiens entre les mains un livre écrit par Pausanias le Périégète ! »

 

Lundi 8 août 2011 : panthéon

 


Chapitre 3 : Un choix cornélien

-       Attends Donald, ne nous emballons pas. Et si c'était un faux ?
-       Impossible que ce soit un faux. Je le sens. Nous venons de faire une découverte importante
-       Nous, nous… il y a cinq minutes tu allais me tuer. Ton regard quand tu es arrivé !
-       Mais… j’admets que tu avais une bonne excuse. J’aurais été dans le même état second que toi.
-       Mais c’est moi qui l’ait trouvé ce livre, qui l’ait acheté et qui…
-       On est amis ou pas. On travaille ensemble, main dans la main. Tu ne vas pas chipoter. Et nos deux avis auront plus de poids que le tien seul.
-       Mais je te connais… Tu vas t’approprier tout de suite cette découverte. Je t’imagine déjà en train de fanfaronner.
-       Je suis outré par ton attitude. Tu ne te rappelles pas que tu as eu ce poste grâce à moi. Ta façon de me payer ta dette en m’associant à cette découverte.
-       Découverte, oui mais si c’est un faux. Là tu disparaîtras. Et puis on ignore beaucoup de choses sur ce fameux Pausanias. On ne connaît que sa « Périégèse ou Description de la Grèce », en dix livres. Dix livres, jamais il n’a été question d’un onzième livre. Il a décrit de façon érudite des sites et des monuments grecs, en mêlant récits historiques et mythologiques, mais jamais la flore et la mythologie.
-       Je te dis que cela ne peut être que de lui. Même style, même genre d’ouvrage.
-       Tu certifierais n’importe quoi pour entrer au Panthéon mais cela risque d’être celui des imbéciles



Une photo, quelques mots (2) Noémie, chapitre 5





Épisodes précédents de l’histoire de Noémie :
Chapitre 1
110505_Édition 29
Chapitre 2
110512_Edition 30
Chapitre 3
110519_Edition 31
Chapitre 4
110730_la lettre D

Souvenirs d’enfance.

Aujourd’hui, la pluie s’est invitée. Pas trop de courage. Pourtant il m’en faudrait pour classer tous mes papiers, répondre à quelques courriers administratifs, ranger un peu mieux ma pile de livres en attente de lecture. Temps plus encourageant à la sieste qu’au classement.

Et ce carton dans lequel je bute, sans arrêt, je ferais mieux de lui trouver une place ailleurs. Je ne sais même plus ce que j’y ai entassé au fil des jours.
Une petite enveloppe brune m’intrigue. Je ne me souviens plus de son contenu.
Dessus une écriture que je ne reconnais pas : « souvenirs d’enfance ».

Cela m’intrigue. Cinq photos en noir et blanc se présentent à moi.
Je reste surprise en regardant la première.
Elle me ressemble tant, cette fillette. Même regard triste, même chevelure brune.
Je ne me souviens pas de l’avoir eue déjà en main. Qui l’a glissée dans cette enveloppe ? Elle aurait pu y rester longtemps avant que je ne la découvre.

Tout un coup, je me souviens des circonstances dans lesquelles je l’ai récupéré, cette enveloppe. Lors de mon dernier voyage là-bas, quand a eu lieu le partage des affaires dans la grande maison familiale, pour garder un souvenir, je l’ai prise. Mais je ne me souviens pas d’y avoir glissé cette photo.

Mais est-ce bien moi, Noémie ?

J’ai du mal à me rappeler les circonstances.
La pluie, des vélos et moi, si c’est bien moi, qui semble si triste à attendre dans le coin de cette devanture de librairie, comme coincée derrière la porte ouverte. La date devrait me permettre de me souvenir. La même écriture que celle sur l’enveloppe : février 1960.

Les souvenirs reviennent sans prévenir. Ma mère adorait les livres en langue anglaise, elle n’avait pas pu résister. Elle avait insisté, affiché son plus beau sourire et promis d’être raisonnable. Moi, j’attendais que le temps passe. Papa lui photographiait tout, rien et moi. J’étais sa star préférée. Papa, à notre retour, avait dû confier sa pellicule à Tonton Daniel pour qu’il la développe. J’avais parfois le droit de me glisser dans son paradis, comme il disait. Et maintenant cinquante ans après, je me retrouvais face à moi enfant. Un choc !



samedi 6 août 2011

Chez Asphodèle (5), Camille, chapitre 6

 

 


Les 13 mots récoltés : élixir – estival – évanescent(e) – émeraude – évanoui(e) – étincelle - élégie – écrevisse – éléphant – excédé(e) – éventail – étreinte – eucalyptus.


Épisodes précédents :
Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5
Queue de cheval (avec au début le résumé succinct des quatre chapitres précédents)

Chapitre 6 : Pourquoi je m’appelle Camille ?

En ce mercredi 3 août 2011, Camille monta de nouveau au grenier et y passa une grande partie de sa matinée. Il alla de découverte en découverte. Après la grande malle et la multitude de photos qu’il n’avait pas encore finie d’explorer, les grandes boîtes, d’anciens cartons ayant contenu des bananes qu’il n’avait pas encore ouverts, il tomba sur une grosse serviette en cuir sur lequel son regard ne s’était pas encore égaré.
Une sacoche, comme celle du médecin qu’il avait vue dans les films de western, semblait revenir de loin. Elle était poussiéreuse mais nullement abimée.
Que de questions lui vinrent à l’esprit à notre Hercule Poirot du Resty !
Il la souleva délicatement, la trouva bien lourde, la soulagea de sa couche de poussière et enfin osa l’ouvrir.
Il découvrit des livres reliés aux couvertures peintes et signées.
Sur la tranche du premier qu’il prit en main, Daphné du Maurier, La maison sur le rivage.
Il tourna précautionneusement la première de couverture, vit écrit les années 1969, 1970, 1974, ne comprit pas leur signification, découvrit douze pages de dessin couleur et un autre titre pour le livre qu’il tenait religieusement dans ses mains : « Lélixir de double vie ».

Il se demanda si c’était un livre qu’il pourrait lire pendant son séjour estival. Était-ce un livre pour un enfant de sept ans ? En avance pour son âge mais quand même.


Il commença à feuilleter l’ouvrage, il trouva un morceau de papier où une écriture fine avait tracé quelques mots : rechercher définition de évanescent élégie. Une sorte de marque-page glissé à la page 404, face au portrait d’Isolda, un dessin en noir et blanc d’une femme portant une bougie dont elle protégeait la flamme. Ce livre l’inquiétait.



Il regarda plus attentivement les autres livres.
Neuf autres portaient le même nom d’auteur, sept celui d’Henri Troyat, trois Gilbert Cesbron et six Françoise Mallet-Joris. Vingt-six livres reliés au total. Des livres comme il n’en avait jamais vu, ici ou ailleurs.
Il resta étonné et pensif devant cette collection. Même présentation, même format, même style de couverture peinte.
Il s’arrêta sur le livre appelé Rébecca. Qu’elle était belle. (une précision du narrateur penché au-dessus de l’épaule de Camille, beaucoup trop jeune pour s’en apercevoir : au doigt de Rébecca, une émeraude).

Qui avait constitué cette collection de livres ? Qui s’était évanoui en oubliant ce qui semblait aux yeux de Camille être un trésor ?
Une étincelle traversa dans son esprit. Peut-être la fameuse Camille dont il portait le prénom mais qui lui était si mystérieuse.
Mais il lui semblait qu’il marchait comme une écrevisse. Personne ne voulait lui en dire plus. Il reculait plus qu’avançait dans ses recherches sur cette personne si étrange. Il était comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. À chaque fois qu’il voulait en savoir plus, il lui semblait que la personne questionnée était excédée et le fusillait du regard.

Mais sa curiosité n’avait pas de limite. Il voulait en savoir plus sur ces livres trouvés et sur celle dont il portait le prénom. Il avait juste réussi à savoir que c’était une femme mais pas plus.

Au fond de la serviette, il découvrit un éventail sur le manche duquel il arriva à lire bien que presque effacé Camille.


Il resserra son étreinte autour du manche de l’éventail découvert. Il savait qu’il était près du but. Il allait bientôt en savoir plus sur cette fameuse Camille.
Il déplia l’éventail et découvrit le dessin de deux pandas assis sur les premières branches d’un eucalyptus. Il resta interdit devant cette découverte.


Combien de temps, le narrateur ne le sait plus, tellement lui aussi surpris par la tournure des événements.

Tout d’un coup Camille se rua dans l’escalier, le dévala, l’éventail dans une main, le livre dans l’autre dans lequel il avait glissé la photo de dos de cette femme blonde, celle qu’il avait surnommé Queue de cheval.
Il arriva essoufflé devant son grand-père, se planta devant lui et dit, sûr de lui et sans trembler.

-         - Papy, c’est Camille… C’est son éventail… C’est son livre… C’est sa photo. Mais c’est qui ?

Il vit son grand-père blêmir et entendit :


-       - Natacha, il faut que l’on raconte l’histoire de Camille au petit. Viens, il est temps. Il est assez grand pour l’entendre.

Rappelons que notre Camille venait de fêter ses sept ans et était très éveillé pour son âge.


© 2011 32 Octobre



Dick est invité par son ami Magnus Lane à passer ses vacances, en solitaire, dans le charmant petit village de Tywardreath en Cornouailles. Il en a bien besoin car il se sent harcelé par son épouse Vita qui le pousse a quitter la maison d'édition où il travaille pour aller vivre aux États-Unis. En fait, Magnus, professeur de biophysique a l'Université de Londres, a besoin de lui pour expérimenter une drogue qu'il a récemment mise au point. Quoique réticent, Dick ingurgite cette potion et, à son extrême étonnement, se retrouve sur la lande en présence d'un cavalier mystérieux. Attiré comme un aimant, il le suit et se rend compte rapidement qu'il a été propulsé au XIVe siècle dans ce même village. Phénomène étrange, il peut voir, entendre et comprendre sans que sa présence soit révélée. Renouvelant l'expérience à plusieurs reprises, Dick sera le témoin volontaire et invisible des amours, des passions et complots ourdis par la noblesse et le clergé de ce village quelques cinq siècles auparavant. Daphné Du Maurier entraîne le lecteur, avec brio, dans une aventure où le fantastique le dispute à l'historique. Le tout agrémenté d'un suspense dont elle s'est rendue maître depuis le très célèbre « Rebecca ».


lundi 1 août 2011

Rdv avec un mot (2), Alan, chapitre 2





Épisode précédent :
Chapitre 1

Fin de l’épisode précédent :
« Il le trouva absorbé dans un livre écrit en grec ancien parlant de fleurs : un trésor qu’il avait déniché au dernier marché aux puces qu’il avait fait. Il était plongé dans l’histoire de Narcisse. »

Lundi 1 août 2011 : offre

Chapitre 2 - Une offre de


Alan n’en revenait pas d’être tombé sur ce livre exceptionnel. Lui, le féru de grec, de mythologie n’avait jamais entendu parler d’un tel livre.
Pourtant, il en savait des choses et, sans se donner de fleurs, façon de parler, était parmi les plus grands spécialistes que le monde connaissait dans ce domaine.

Il se demandait s’il avait affaire à un faux ou à un livre, acheté 50 € mais pour lequel une offre avec deux ou trois zéros de plus n’’aurait pas été déplacée. Il fallait qu’il en sache plus.

Devait-il en aviser ses confrères ?
Mais si cette œuvre était un faux qui ne valait même pas les 50 € payés. Il passerait pour un farfelu et sa réputation en prendrait un sacré coup. Il se trouvait devant un grave dilemme.

Devait-il essayer de retrouver son vendeur ?
Mais il ne se souvenait même plus de sa tête. Il avait acheté le livre sur un coup de cœur. Il n’avait même pas marchandé. Il allait falloir qu’il y retourne, qu’il essaie de le retrouver cet homme. Peut-être avait-il d’autres trésors à moins qu’il soit un faussaire de génie.

Alan ne savait plus à quel saint se vouer.
Mais il devait y retourner mais pas seul. Car un peu dans les nuages, il devait se faire accompagner de quelqu’un ayant les pieds sur terre, de quelqu’un qui ne s’en laisserait pas compter.

Il allait de page en page, de fleur en fleur.
De l’anémone qui naquirent des gouttes du sang d’Adonis, à l’iris, symbole de la messagère des dieux à l’écharpe aux sept couleurs de l’arc-en-ciel, en passant par la jacinthe, le plus fidèle compagnon d’Apollon, la rose, née du corps inanimé d’une nymphe grâce aux bons soins de Chloris et autres dieux. Il rencontra également la violette, dont Zeus créa un pré entier pour nourrir Io, transformée en génisse blanche. Il lut aussi tout ce qui touchait la tulipe, qui devait son nom à la fille de Protée. Il était en train de lire la légende de Narcisse quand son ami Donald arriva.


Celui-ci semblait très en colère.
Et pourquoi cette telle colère ?
Sa seule réponse, il n’avait pas vu le temps passé !

Il lui tendit le livre, lui demandant quelle offre il lui ferait pour l’avoir.
Donald le regarda incrédule et se mit à bafouiller :
« Mais tu tiens entre les mains un livre écrit par Pausanias le Périégète ! »

 

PS : Pausanias, écrivain grec du IIe s. ap. J. C., né en Phrygie ou en Cappadoce, visita une grande partie du monde connu de son temps et vint vers 170 se fixer à Rome où il mourut très vieux.