lundi 8 août 2011

Une photo, quelques mots (2) Noémie, chapitre 5





Épisodes précédents de l’histoire de Noémie :
Chapitre 1
110505_Édition 29
Chapitre 2
110512_Edition 30
Chapitre 3
110519_Edition 31
Chapitre 4
110730_la lettre D

Souvenirs d’enfance.

Aujourd’hui, la pluie s’est invitée. Pas trop de courage. Pourtant il m’en faudrait pour classer tous mes papiers, répondre à quelques courriers administratifs, ranger un peu mieux ma pile de livres en attente de lecture. Temps plus encourageant à la sieste qu’au classement.

Et ce carton dans lequel je bute, sans arrêt, je ferais mieux de lui trouver une place ailleurs. Je ne sais même plus ce que j’y ai entassé au fil des jours.
Une petite enveloppe brune m’intrigue. Je ne me souviens plus de son contenu.
Dessus une écriture que je ne reconnais pas : « souvenirs d’enfance ».

Cela m’intrigue. Cinq photos en noir et blanc se présentent à moi.
Je reste surprise en regardant la première.
Elle me ressemble tant, cette fillette. Même regard triste, même chevelure brune.
Je ne me souviens pas de l’avoir eue déjà en main. Qui l’a glissée dans cette enveloppe ? Elle aurait pu y rester longtemps avant que je ne la découvre.

Tout un coup, je me souviens des circonstances dans lesquelles je l’ai récupéré, cette enveloppe. Lors de mon dernier voyage là-bas, quand a eu lieu le partage des affaires dans la grande maison familiale, pour garder un souvenir, je l’ai prise. Mais je ne me souviens pas d’y avoir glissé cette photo.

Mais est-ce bien moi, Noémie ?

J’ai du mal à me rappeler les circonstances.
La pluie, des vélos et moi, si c’est bien moi, qui semble si triste à attendre dans le coin de cette devanture de librairie, comme coincée derrière la porte ouverte. La date devrait me permettre de me souvenir. La même écriture que celle sur l’enveloppe : février 1960.

Les souvenirs reviennent sans prévenir. Ma mère adorait les livres en langue anglaise, elle n’avait pas pu résister. Elle avait insisté, affiché son plus beau sourire et promis d’être raisonnable. Moi, j’attendais que le temps passe. Papa lui photographiait tout, rien et moi. J’étais sa star préférée. Papa, à notre retour, avait dû confier sa pellicule à Tonton Daniel pour qu’il la développe. J’avais parfois le droit de me glisser dans son paradis, comme il disait. Et maintenant cinquante ans après, je me retrouvais face à moi enfant. Un choc !



6 commentaires:

garance a dit…

j'aime beaucoup ce retour en arrière grâce aux photos. Une très belle idée !

Leiloona a dit…

Ah oui, tu croques bien cet étonnement quand on se rappelle des souvenirs, on a l'impression que ce n'est pas nous, et pourtant ...

Les Livres de George a dit…

comme Leiloona, j'ai bien aimé cette incertitude : est-ce moi cette petite fille ? j'ai aussi que cette photo soit un témoignage du passé et qu'elle s'invite dans ton texte comme un objet !

Jean-Charles a dit…

J'ai regardé les photos avec ma mère dernièrement, des tas de photos en noir et blanc ou sépia, sorties des boites à chaussures et... ton texte me fait penser à ces moments de bonheur, merci. ^_^

Valentyne a dit…

Retrouver de vieilles photo est (presque) toujours un bon moment . Que de souvenirs remontent alors !
Si j'ai bien compté Noémie va nous parler de quatre autres photos : j'ai hâte de les voir :-)

Mathylde a dit…

J'aime beaucoup cette idée de la photo comme support du souvenir !