Naissance : avant ? Après ?
Chimère, nouvelle définition pour le
corps qui m’abrite ou pour moi ?
Pas tout compris, tout assimilé.
32 secondes qui font vaciller des années de certitude qui
n’ont jamais été aussi certaines que cela.
32 secondes qui remettent en cause un vécu ou qui créer une
ouverture sur demain.
Soudain, les chimères s’affichent et prennent vie sur les
murs de la cathédrale.
Jamais vues en vrai comme disent les enfants, juste vues par
la magie d’Internet.
Chimères qui veillent aujourd’hui sur les 1 500dépouilles. Elles viennent d’être mises à nu.
N’ai-je pas toujours dit à quelque uns bien choisis, n’ai-je
pas toujours senti que je descendais d’un chouan et pourquoi pas d’un de ceux
assassinés, détruits, fusillés, empilés, enfouis, cachés ?
Je suis un des enfants de ces corps ensevelis auxquels une pelleteuse
a redonné vie sous prétexte de culture, de construction d‘un théâtre place des
Jacobins.
Homme avec un grand H.
Ce jour grande révélation : je ne serai faite que de 10%
de patrimoine généalogique (j’aimerais bien avoir ce que m’en expliquerait Anne
qui m’avait expliqué patiemment que tout était une reproduction d’hier…) et 90%
de cellules étrangères à tout cela. Mais pas si étrangères que cela et encore
moins étranges.
Je suis un amas de bactéries. Moi qui me croyais un ensemble
plus ou moins structuré de cellules qui se seraient arrangées entre elles pour
me faire tenir debout.
Je suis une bactérie devenue chimère, on me l’avait caché.
Je suis un homme devenu rêve.
Je suis pleine encore de toi ma fille et de toi qui est
resté juste un rêve. Toi qui n’as pas voulu voir le jour, le monde n’était pas
assez beau pour toi ? Non, le monde était trop petit pour toi.
Illusion d’optique. Illusion sur ce que
je suis, sur moi, sur mon moi.
Illusion, moi qui croyait avoir été une petite graine qui
aurait grandi à l’abri pendant neuf mois. Et d‘abord, neuf mois, en suis-je
bien sûre. Je n’en sais rien.
On ne parle pas de cela.
On n’a jamais parlé de cela.
Des souvenirs à réveiller, une poubelle à retourner
Des demandes à formuler
Une porte à pousser, une autre à claquer, une autre à ouvrir
grand ?
Moment privilégié de la venue au
monde ?
Mémoire de cet instant précis ?
Impossible de savoir
Impossible de se souvenir
Impossible de revivre,
Impossible d’y être
Impossible de revenir en arrière.
Des années ont passé.
Le moment est passé de demander.
Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Qui ?
Je sais, c’est moi. Mais est-ce bien moi ? Je suis une autre. D’ailleurs,
je suis une partie d’un autre. Mon prénom m’a été imposé, car mon vrai prénom
m’avait été volé. Mon prénom est celui d’un autre. Mon prénom n’est pas moi.
Émerveillement de la découverte du
monde.
Je ne sais pas.
Les souvenirs oubliés.
Jamais en se retourner sur hier.
Regarder seulement demain.
Réalité ou fiction ?
D’abord est-ce que j’existe bien ?
Oui, car ma main écrit.
Oui car dans ma main j’ai eu ce papier attestant que j’étais
bien née le 30 mars 1952 à 21 heures et en plus un dimanche à une adresse que maintes
fois j’ai voulu rechercher. Mais je ne l’ai jamais fait. La rue je ne sais plus
quoi existe-t-elle toujours ? Je ne sais pas. Une clinique ? Un lieu
de naissance inscrit noir sur blanc mais où est-ce ?
Le premier lieu que j’ai connu dont je ne saurais rien reste
à ce jour toujours inconnu. En sachant que peut-être tout changerait et que
tout s’expliquerait si je savais.
Étonnement !
Je suis une chimère.
4 commentaires:
Chapeau "Madame"...;
Belle journée avec bises
Un texte puissant, plein de doutes et de questions mais avec ce fil conducteur entre avant-hier, hier, aujourd'hui et peut-être demain... Bravo!
waouh ! un texte puissant certes, plein de souffle mais aussi de "chimères" douloureuses. Qu'est-ce que la première fois ? Tu vas loin ...
Ah oui... là, je reste scotchée, sans voix... C'est étonnant, et très beau !
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