Seule sur le “Just do It !”
Une feuille de papier et un
crayon de bois,
Un cahier à petits carreaux et un
stylo qui glisse,
Un clavier, un écran et une
souris
Et à chaque fois une main au
minimum
Trois façons au moins pour oser
rester
Face au Just do It !
Chaque nouvelle consigne, chaque
nouvel inducteur, chaque nouvelle photographie
Chaque nouvelle proposition
C’est un temps concret
Un moment bien identifié avec un chemin à prendre, une route
à parcourir
Un lieu où il faut aller, où il faut oser et ne pas craindre.
Le plaisir gommera l’appréhension.
Le ventre noué laissera échapper des
mots, mes mots sur le cahier à petits carreaux.
Seule face
au Just do It !
Parce que les pages s’entassent,
Parce que les mots se bousculent
Parce que les phrases veulent des
suites ou des sujets
Parce que les autres doivent les
lire
Parce que l’auteur caché doit oser
pousser la porte.
J’ai le vertige
de la page blanche non la peur du mauvais choix du mot écrit,
du regard de ‘l'autre non la peur du sourire de circonstance,
de la voix qui se noue quand elle
doit offrir les mots que la main a écrits,
la tête tourne, les mots jouent
la sarabande, ils s’affolent,
la main tremble, les mots se font
désirés.
Ça m’attire
Mais ça m’angoisse comme rouler sur le pont de Cheviré quand
le vent se lève.
Ça m’attire mais ça me titille.
Ça m’attire mais ça m’agite les sens dans tous les sens.
Ça m’attire mais ça m’effraye d’oser parfois offrir mes
mots.
Ça m’attire mais ça me fait peur mais c’est si bon quand
même.
S’enfoncer là-dedans
j’aime cela
Oui avec volupté et douceur
pour te faire découvrir mes mots,
pour espérer un autre regard,
pour crier par écrit mon amour,
pour prouver que j’existe,
pour dire enfin.
J’accepte de repousser
mes limites le
plus loin possible.
Texte écrit en s’appuyant sur le livre
« Corniche
Kennedy »
de Maylis de Kerargal
3 commentaires:
Un très beau texte qui nous touche bravo :)
La peur de la page blanche dans un premier temps et le vertige de lancer nos mots dans le vide ! >Très beau texte ô combien réaliste ! ;)
J aime quand tes mots se bousculent, jouent la sarabande et s affolent ..... On en prend plein les yeux et les oreilles et on en redemande
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