Ma participation aux Impromptus littéraires
Du dimanche 11 septembre 2011
« La routine »
Mon texte :
Des mots plus hauts que bas qui
fusent,
Une porte qui claque,
Le bruit incessant d’un robinet
qui goutte,
Un coup de tonnerre
Et tout d’un
coup, le silence.
Le miaulement à la mort d’un
chat,
La réponse d'un chien,
Des cris de pie, elles se
chamaillent la carcasse d‘un rat,
Un bruit de chaises qu'on traîne,
Un rayon de soleil qui inonde la
pièce
Et tout d’un
coup, une cacophonie de mots.
Qui va parler
le plus fort ?
Qui ne va pas
écouter son voisin ?
Qui va taper
du poing sur la table ?
Qui va
murmurer la vraie question que personne ne veut entendre ?
Qui va
vouloir être calife à la place du calife ?
La porte s’ouvre et il entre.
Toutes les voix
se taisent.
Qu'’a-t-il de
plus pour les faire taire instantanément ?
Une force se dégage de cet homme.
"Il
faut secouer la vie, autrement elle nous ronge", telle
est sa maxime de vie.
Il n’est pas un géant, juste un
peu plus grand que la moyenne.
Il n’est pas un dieu du stade,
juste une aura qui le précède.
Il est juste lui, avec son regard
qui les cloue sur place.
Il ne les refroidit pas ; il
les fige dans leur attitude ; le temps s’arrête.
À chaque fois qu'’il pénètre
quelque part, certains se pétrifient, d’autres se liquéfient : regardez la
grande aiguille de la pendule ; même elle, a perdu la tête, il l’a
magnétisée.
Il leur apportera la révolte ou
l’apaisement, ce jour !
Il leur donnera la réponse ou les
renverra à leurs chères études ?
Tout d’un coup, l’atmosphère se
fait plus légère dans la pièce, comme si un courant d’air printanier la
traversait, alors que nous sommes le 32 octobre.
D’un coup d’œil, il compte ses
alliés, ses détracteurs. Il sait sur combien il pourra compter. Il sait
lesquels ne souhaitent que lui faire un croc-en-jambe.
Il se dirige vers le tableau
blanc au fond de la pièce, prend dans sa poche son marqueur et en lettres
gigantesques écrit un seul mot :
Tinange
De sa voix douce, il décline une
à une les lettres qu'’il a écrites :
T comme
tournesol, pour que vous sachiez que jamais votre regard ne doit se
figer ; vous devez toujours être à l’écoute; vous devez être
toujours en éveil.
I comme
invention car jamais votre imagination ne doit se tarir ou être prise en
défaut. Vous devez toujours être précurseur.
N comme
novateur, car rien ne doit jamais vous freiner ; vous devez toujours avoir
un TGV d’avance ; demain, vous devez pouvoir partir sur Mars sans vous
poser de question.
A comme
aventurier, car les frontières n’existent jamais pour vous ; l’Europe ne
vous suffira pas, le monde vous est offert pour toujours. Rien ne doit arrêter
votre course en avant.
N comme
naissance car chacune de vos idées sera pour toujours porteuse d’un projet qui
jamais ne pourra échouer ou tomber dans les oubliettes.
G comme
gigantesque car rien ne pourra vous arrêter. Jamais de limite pour contrecarrer
le développement de votre projet.
E comme
éternité car vous devrez laisser une trace. Jamais on ne pourra vous oublier
quand on vous aura croisé.
Et tout d’un coup, un coup de feu
claque.
Et il s’effondre.
L’auditoire se fige.
Personne n’avait entendu la porte
s‘ouvrir.
Personne ne l’avait vue s’avancer.
Pourtant, elle était là, le bras
encore tendu, l’arme toujours pointée vers lui
Elle venait de tuer son rêve.
Ce rêve qu'’il
voulait leur enseigner,
Ce rêve qu'’il voulait
leur faire croire réalisable,
Ce rêve qu'’il
portait en lui depuis si longtemps,
Ce rêve qu'’il
voulait partager avec eux,
Ce rêve que
plus jamais il ne ferait.
Elle retourna l’arme contre elle
et s’écroula à son tour.
Personne n’avait réagi, n’avait
pu empêcher cette fin tragique.
Moins de soixante secondes
s’étaient écoulées depuis que la porte s’était ouverte sur
Le rêve inachevé.
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