LES PLUMES DE L’ÉTÉ 8 – Résultats de la collecte en H
Bon, pour la dernière avant les premières vacances d’automne (et d’hiver), voici ce que nous ont réservés les mots en H qui sont au nombre de 19…
Je rappelle que vous pouvez conjuguer les verbes donnés ici à l’infinitif, rajouter des pluriels aux noms communs singuliers ou les décliner au masculin, féminin. Les noms propres sont interdits. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le modus operandi, toutes les explications sont là.
HÉSITER – HURLEMENT – HUMAIN – HÉLICOPTÈRE – HIRSUTE – HÉCATOMBE – HONNEUR – HONGROISE – HASCHISCH – HARMONIE – HUMBLE – HÉRISSON – HYPOTHÈSE – HUMILIATION – HANTER – HARIDELLE – HASARD – HYÉMAL (E) ou HIÉMAL(E) – HALO.
Merci encore aux 22 participants de la semaine dernière, bonne semaine à tous et à vendredi pour vos liens participatifs ! Et soyez volubiles !
Bouveret and Co
- Kâ, j’ai trouvé notre prochaine destination. Il faut que j'aille repérer les lieux pour ma prochaine BD. Aucune hésitation à avoir… c’est là !
- Quentin, arrête. Je m’appelle Kelly-Anne. Je ne supporte pas ce diminutif. Je crois encore l’entendre me hurler dessus quand j’étais enfant.
- Qui osait te hurler dessus ?
- Ma mère quand nous allions chez le docteur Bouveret, le médecin du village. Il était le descendant d’un qui avait donné son nom à une drôle de maladie, qui met le cœur en émoi. Je l’ai entendu plus d’une fois. Entre ses histoires et ses demandes « ouvre la bouche ! »…
- Qu’est-ce que tu me racontes. Pour quelle raison ta mère se fâchait, elle qui semble si gentille ?
- Si… quand j’hésitais à ouvrir grand la bouche comme il me l’ordonnait quand j’avais mal à la gorge.
- Je t’imagine en train de pousser des hurlements, quand il s’approchait de toi… avec ses grosses lunettes, son air méchant. Quelle sale gosse tu devais être !
- Écoute-moi au lieu de te moquer. Je serrais les dents du plus fort que je pouvais. Il me faisait peur. Il n’avait rien d’humain. Il était toujours hirsute. Et ses cheveux… Une véritable hécatombe. Plus que quelques-uns sur le sommet de son crâne. Une vraie piste d’atterrissage pour hélicoptère et plus sûrement à mouches.
- Il me plaît ton docteur Bouveret. Je vais le mettre à l’honneur dans ma prochaine histoire. Je l’imagine bien avec la description que tu viens de me faire. Il est dans ma tête. Je le tiens.
- Et en plus, pour corser le tout, il était d’origine hongroise par sa mère. Un drôle de mélange. Il parlait avec un accent à couper au couteau. Sa mère baragouinait le français. Qu’est-ce qu’elle nous faisait rire.
- Une famille originale. Je vais l’utiliser elle aussi. Il y a d’autres surprises ?
- Un jour, branle-bas de combat dans le village. Arrivée de la gendarmerie armée jusqu'’aux dents. Et voila la mère du docteur Bouveret emmenée manu-militari. Des plants de cannabis avaient été trouvés dans son jardin. On la soupçonnait de trafic de haschich.
- De mieux en mieux. Continue.
- Mais en réalité, c’était le jeune qui s’occupait de son jardin qui en avait plantés derrière l’appentis. Elle a été vite innocentée. Mais quel bazar !
- Drôle de village que le tien ! Tu en as d’autre des anecdotes comme cela. Tu es une vraie mine pour moi, ma chère Kâ !
- Arrête. Je ne te dirais plus rien. Toujours en train de te moquer. Détrompe-toi. C’était un village très calme. Tout le monde vivait en pleine harmonie.
Et tu n’en reviendras jamais, le hameau où nous habitions s’appelaient les Humbles, en référence à une histoire lors de la Révolution. Les plus pauvres y avaient habité.
- De plus en plus passionnant tout cela. Je vais être obligé de mettre ton nom, plutôt ton surnom en tant que co-scénariste. Cela ferait bien sur la couverture. Co-scénariste, Kâ Hérisson. Ton prénom et ton surnom. Dis, tu marches dans l’aventure ?
L’hypothèse semblait séduite Kelly-Anne. Être sur la couverture de l’album que Quentin allait publier.
Pour choisir le titre de l’album, son éditeur lui avait imposé la même règle que pour les sept précédents. Huitième album, le titre devait commencer par la huitième lettre de l’alphabet. Quentin avait ouvert le dictionnaire au hasard et tomba sur le mot : « Humiliation ». Il n’avait plus qu’à écrire et dessiner. Un beau programme.
Tout cela l’a hanté des jours et des jours. Quel personnage allait devenir le héros de son album. Le lieu, il l’avait découvert. C’est ce qu’il avait voulu dire à son inspiratrice de chaque instant, Kelly-Anne. Il avait trouvé le lieu tout à fait par hasard.
Cela s’était passé comme lors d’une course au trésor. Il avait été d’indice en indice.
Sur la table de l’entrée, il avait trouvé une invitation pour le vernissage de l’exposition d’un sculpteur qui se disait lui-même curieux de nature, Philippe Bouveret. Ses œuvres l’avaient surpris. Des œufs, des fontaines, des balanciers, des tableaux secrets, il voulait en savoir plus.
Le lac Léman, les montagnes, une cité lacustre, des parcs d’attraction dont l’un des plus prestigieux chemins de fer miniature à vapeur d’Europe, l’endroit rêvé pour le déroulement de son histoire. Pas de haridelles mais des possibilités de sports nautiques très variées, des randonnées, des balades en VTT.
Une surprise qu’il voulait faire à sa bien-aimée pour la semaine prochaine.
- Kâ, tu ne vas pas me croire. Tu viens de me parler d’un certain docteur Bouveret. Par un curieux hasard, je venais te proposer de partir toute une semaine à Bouveret la semaine prochaine.
Le temps n’aura rien de hyémal. Nous sommes au printemps, la saison idéale pour découvrir ce lieu où ma prochaine histoire va se dérouler.
À cette nouvelle, il crut déceler comme un halo dans ses yeux.
L’énigme des perroquets – Quentin Kelly-Anne
Photo crédit ©Ernesto Timor
Autres récits où Kelly-Anne et/ou Quentin sont présents :
14 commentaires:
Affectueux clin d'oeil à Asphodèle, tout en humour délicat !
Bravo !!
Le coeur de notre Amie Asphodèle va encore battre la chamade avec ton histoire et elle va encore pleurer...
C'est impressionnant que l'amitié prend le pas de l'écriture...
J'aime aussi ton clin d'oeil !
Bises de Lyon
Bravo, bravo, bravo !!! Un portrait succulent...
Avec toutes ces sympathiques pensées je doute qu'Asphodèle puisse terminer la lecture de ces billets.
Texte bien sympathique. 8)
Sûr que mon petit coeur s'emballe et "mouillote" quand je lis ça ! Délicate attention, comme toujours mais surtout encore un texte riche, documenté et très bien écrit. Pas facile d'exceller dans les dialogues, tu y réussis à merveille... Quant au docteur, en connaître un qui s'appellerait Bouveret, je ne sais pas si cela me rassurerait !!! :)
Très habile tout ça, et de la délectation à te lire...
Un joli dialogue, un beau clin d'oeil (j'étais en train de me demander où j'avais lu ce nom puis, ah mais oui !) et une belle dernière phrase. :)
C'est marrant, ça donne envie d'explorer, tout ça ! Je crois que je vais aller tout relire... quand j'aurai du temps. Parce que quand je vois les commentaires précédents et que je ne comprends rien, je me dis que j'ai du rater un épisode. En tout cas, comme d'habitude, c'est très bien écrit !
Formidable le portrait de ce docteur et le cheminement vers la réalisation de la bande dessinée du personnage. Très bien écrit !
Très sympa ce texte, il va falloir que je lise les autres je pense pour tout comprendre mais c'est bien écrit !
Quelle fluidité dans l'écriture. Sans conteste, un des meilleurs textes que j'ai lus ce matin!!!
A très bientôt chez les défiants...
j'ai beaucoup aimé les recherches liés au fil conducteur, quelle créativité ! bon, j'avoue ne pas avoir tout saisi le lien avec Asphodèle, mais je vous lis depuis peu aussi ! Douce soirée !:-)
@ Ella, le lien clin d'oeil entre Asphodèle et Bouveret, le nom de son problème de coeur qui s'est trop emballé cette semaine en raison de sa fatigue...
Visiblement il s'agit d'un épisode d'une SAGA.
La description du docteur est très réussie, on le voit vraiment et de plus je pense que la dialogue est peut être plus difficile à manier dans ce genre d'exercice !
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