samedi 6 août 2011

Chez Asphodèle (5), Camille, chapitre 6

 

 


Les 13 mots récoltés : élixir – estival – évanescent(e) – émeraude – évanoui(e) – étincelle - élégie – écrevisse – éléphant – excédé(e) – éventail – étreinte – eucalyptus.


Épisodes précédents :
Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5
Queue de cheval (avec au début le résumé succinct des quatre chapitres précédents)

Chapitre 6 : Pourquoi je m’appelle Camille ?

En ce mercredi 3 août 2011, Camille monta de nouveau au grenier et y passa une grande partie de sa matinée. Il alla de découverte en découverte. Après la grande malle et la multitude de photos qu’il n’avait pas encore finie d’explorer, les grandes boîtes, d’anciens cartons ayant contenu des bananes qu’il n’avait pas encore ouverts, il tomba sur une grosse serviette en cuir sur lequel son regard ne s’était pas encore égaré.
Une sacoche, comme celle du médecin qu’il avait vue dans les films de western, semblait revenir de loin. Elle était poussiéreuse mais nullement abimée.
Que de questions lui vinrent à l’esprit à notre Hercule Poirot du Resty !
Il la souleva délicatement, la trouva bien lourde, la soulagea de sa couche de poussière et enfin osa l’ouvrir.
Il découvrit des livres reliés aux couvertures peintes et signées.
Sur la tranche du premier qu’il prit en main, Daphné du Maurier, La maison sur le rivage.
Il tourna précautionneusement la première de couverture, vit écrit les années 1969, 1970, 1974, ne comprit pas leur signification, découvrit douze pages de dessin couleur et un autre titre pour le livre qu’il tenait religieusement dans ses mains : « Lélixir de double vie ».

Il se demanda si c’était un livre qu’il pourrait lire pendant son séjour estival. Était-ce un livre pour un enfant de sept ans ? En avance pour son âge mais quand même.


Il commença à feuilleter l’ouvrage, il trouva un morceau de papier où une écriture fine avait tracé quelques mots : rechercher définition de évanescent élégie. Une sorte de marque-page glissé à la page 404, face au portrait d’Isolda, un dessin en noir et blanc d’une femme portant une bougie dont elle protégeait la flamme. Ce livre l’inquiétait.



Il regarda plus attentivement les autres livres.
Neuf autres portaient le même nom d’auteur, sept celui d’Henri Troyat, trois Gilbert Cesbron et six Françoise Mallet-Joris. Vingt-six livres reliés au total. Des livres comme il n’en avait jamais vu, ici ou ailleurs.
Il resta étonné et pensif devant cette collection. Même présentation, même format, même style de couverture peinte.
Il s’arrêta sur le livre appelé Rébecca. Qu’elle était belle. (une précision du narrateur penché au-dessus de l’épaule de Camille, beaucoup trop jeune pour s’en apercevoir : au doigt de Rébecca, une émeraude).

Qui avait constitué cette collection de livres ? Qui s’était évanoui en oubliant ce qui semblait aux yeux de Camille être un trésor ?
Une étincelle traversa dans son esprit. Peut-être la fameuse Camille dont il portait le prénom mais qui lui était si mystérieuse.
Mais il lui semblait qu’il marchait comme une écrevisse. Personne ne voulait lui en dire plus. Il reculait plus qu’avançait dans ses recherches sur cette personne si étrange. Il était comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. À chaque fois qu’il voulait en savoir plus, il lui semblait que la personne questionnée était excédée et le fusillait du regard.

Mais sa curiosité n’avait pas de limite. Il voulait en savoir plus sur ces livres trouvés et sur celle dont il portait le prénom. Il avait juste réussi à savoir que c’était une femme mais pas plus.

Au fond de la serviette, il découvrit un éventail sur le manche duquel il arriva à lire bien que presque effacé Camille.


Il resserra son étreinte autour du manche de l’éventail découvert. Il savait qu’il était près du but. Il allait bientôt en savoir plus sur cette fameuse Camille.
Il déplia l’éventail et découvrit le dessin de deux pandas assis sur les premières branches d’un eucalyptus. Il resta interdit devant cette découverte.


Combien de temps, le narrateur ne le sait plus, tellement lui aussi surpris par la tournure des événements.

Tout d’un coup Camille se rua dans l’escalier, le dévala, l’éventail dans une main, le livre dans l’autre dans lequel il avait glissé la photo de dos de cette femme blonde, celle qu’il avait surnommé Queue de cheval.
Il arriva essoufflé devant son grand-père, se planta devant lui et dit, sûr de lui et sans trembler.

-         - Papy, c’est Camille… C’est son éventail… C’est son livre… C’est sa photo. Mais c’est qui ?

Il vit son grand-père blêmir et entendit :


-       - Natacha, il faut que l’on raconte l’histoire de Camille au petit. Viens, il est temps. Il est assez grand pour l’entendre.

Rappelons que notre Camille venait de fêter ses sept ans et était très éveillé pour son âge.


© 2011 32 Octobre



Dick est invité par son ami Magnus Lane à passer ses vacances, en solitaire, dans le charmant petit village de Tywardreath en Cornouailles. Il en a bien besoin car il se sent harcelé par son épouse Vita qui le pousse a quitter la maison d'édition où il travaille pour aller vivre aux États-Unis. En fait, Magnus, professeur de biophysique a l'Université de Londres, a besoin de lui pour expérimenter une drogue qu'il a récemment mise au point. Quoique réticent, Dick ingurgite cette potion et, à son extrême étonnement, se retrouve sur la lande en présence d'un cavalier mystérieux. Attiré comme un aimant, il le suit et se rend compte rapidement qu'il a été propulsé au XIVe siècle dans ce même village. Phénomène étrange, il peut voir, entendre et comprendre sans que sa présence soit révélée. Renouvelant l'expérience à plusieurs reprises, Dick sera le témoin volontaire et invisible des amours, des passions et complots ourdis par la noblesse et le clergé de ce village quelques cinq siècles auparavant. Daphné Du Maurier entraîne le lecteur, avec brio, dans une aventure où le fantastique le dispute à l'historique. Le tout agrémenté d'un suspense dont elle s'est rendue maître depuis le très célèbre « Rebecca ».


22 commentaires:

Valentyne a dit…

Magnifique ton blog
ton texte d'aujour d'hui donne envie de lire toute la journée
J'ai hâte de connaitre la suite de l'histoire de Camille

Plume a dit…

Nouvelle dans ce "jeu de plumes", j'ai lu ta nouvelle avec énormément de plaisir.
Te dire, comme Valentyne, que tu me donneras l'envie de lire toute la journée serait mentir, mais je reviendrai chez toi la semaine prochaine car je suis curieuse de connaître la suite de ton histoire.
Amitiés de Lyon

Asphodèle a dit…

C'est quand même mieux sur ton blog ! Tu sais nous faire languir et j'espère que les mots en F seront propices pour découvrir cette mystérieuse Camille ! Belle réussite...

Leiloona a dit…

Ah c'est super d'avoir réouvert ton blog ! :))

Sinon j'ai très envie de connaître la suite de cette histoire !
Vite, vite !

claudialucia a dit…

Je découvre.. puisque c'est la première fois que je participe! Ton texte est très original et j'ai très envie de connaître la suite des aventures de ce petit garçon si éveillé pour son âge.
D'où viennent ces images qui te servent de base pour imaginer l'histoire?

Eiluned a dit…

Oh que j'ai hâte de lire l'histoire de Camille !
En attendant, le petit Camille et son exploration du grenier sont bien plaisants, et me remémorent d'autres explorations pas si lointaines!

32 Octobre a dit…

@ Claudialucia, j'ai scanné la couverture des deux livres de Daphné Du Maurier... et tous les livres sont réellement dans ma bibliothèque... et je m'étais toujours dit que j'en ferais quelque chose un jour... le jour est arrivé grâce à Asphodèle.

@ toutes merci de vos commentaires. Cela donne plein de courage pour oser faire lire mes mots

Syl. a dit…

Longue vie à ton blog !

Je n'ai pas lu les épisodes précédents, je le ferai dans la soirée. J'ai une petite idée sur cette Camille. Bravo pour ce texte. Corentin est toujours en vadrouille ?

Gwenaelle a dit…

Bravo pour cette ré-ouverture! Avec tous tes textes, tu as largement de quo alimenter ce blog! :-) J'adore la curiosité de Camille... à sa place, j'aurais fait de même!

Jeneen a dit…

Hâte de lire la suite, bien sûr ! Quelle bone idée de partir de livres que tu possèdes. Jen aime bien cette histoire (elle a 7 ans et demi, elle !)que je lui lis car c'est un peu compliqué quand même !!! Mais tu as donc une toute jeune fan ! J'aime beaucoup Daphné du Maurier, Rebecca en particulier, et la maison est dans ma PAL.
A la semaine prochaine,

Clara et les mots a dit…

Enfin , tu t'es lancé dan l'aventure du blog. Super texte !!!!

Miss So a dit…

J'avoue que je suis sous le charme de ce texte...

32 Octobre a dit…

@ Jeneen, dans le chapitre 5, il y a un clin d'oeil à Jen...

Amélie Platz a dit…

Eh bien moi aussi, je suis impatiente de lire l'histoire de Camille... En tout cas, le petit Camille de cette semaine me plaît beaucoup !!!

Les Livres de George a dit…

J'aime beaucoup cette description des livres ! c'est marrant chez moi aussi il y a des livres et un grand-père :) !

Anonyme a dit…

Camille nous séduit en tout cas et on attend avec impatience de savoir ce qu'il va apprendre. Excellente idée d'avoir repris ton blog.

Célestine ☆ a dit…

Je me suis un peu perdue dans le dédale de tes premiers textes mais finalement j'ai retrouvé le fil d'Ariane en atterrissant sur ton blog.Ce petit garçon est attachant, tu vas être obligé de nous donner la clé:mais pourquoi s'appelle-t-il donc Camille?

Asphodèle a dit…

je venais faire un petit tour dans le midi et sur ton blog si ...clair, reposant ! J'ai hâte aussi de lire quelques chroniques de livres que tu as aimés ou...pas ! Tes livres anciens on l'air superbes. J'en ai quelques-uns mais ils sont loouuurds... Bon dimanche à toi ! (je suis abonnée à ta newsletter, donc je sais quand tu postes un nouveau billet !).

Anonyme a dit…

C'est plus sympa de lire tes textes dans ton espace personnel : ça donne une autre dimension :)

J'avais moi aussi perdu un peu le fil dans tes textes, mais là c'est bon je situe et je dois dire que ma curiosité est titillée : j'ai envie de lire la suite.

Très originale façon d'aborder les consignes d emots (j'ai bien aimé l'idée des définitions!!) et la construction de ton récit est elle aussi inattendue et particulière : j'aime bien être surprise!

JULIA HEIM

Lystig a dit…

je découvre ton blog (et encore une infolettre à laquelle je m'abonne !)... et que nous sommes presque voisines... je vois Sainte Victoire (un petit bout) de mon jardin...

Anonyme a dit…

Daphné du Maurier.. Quel souvenir de jeunesse..:-) et quelle recherche pour ce texte, belle préparation en amont, joli travail !:-))

Anonyme a dit…

Au fait, nous habitons la même région bien que ma commune soit beaucoup moins jolie (la seyne sur mer) !:-)